Discographie Thiéfaine



Discographie Express

 Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir ?




   
   




Discographie Détaillée




Thiéfaine est né à Dole, dans le Jura, au lendemain de la deuxième guère mondiale, le 21 juillet 48. Ses premières années d’école ne sont pas des plus heureuses, ce qui lui vaudra de poursuivre à 12 ans sa scolarité au Petit Séminaire. Dans cet univers ennuyeux quasi carcéral, son seul espace de liberté reste son imaginaire où il s’enfuit en écrivant ses premières chansons. A 15 ans, il se retrouve externe et découvre ses premiers réels émois musicaux grâce aux Who, au Stones ou encore Dylan mais également, et surtout, les chanteurs comme Ferré ou Brel. Parallèlement il se prend de passion pour la poésie et la littérature qui viennent nourrir son mal-être d’adolescent. On le retrouve plus tard à Besançon en fac de psycho où il encontre un certain Tony Carbonare. C’est avec ce dernier qu’il ébauchera les prémices de ce qui sera son premier album. S’en suit un séjour de deux ans à Paris où il persiste dans l’écriture et la réalisation de maquettes, sans succès. Néanmoins il donne son premier spectacle « Comme un chien dans un cimetière » en 73. Quelques temps après il retrouve son ami Tony, alors informaticien à Sochaux. Ensemble ils rejoignent le groupe folk Machin. Mais les inspirations musicales de Thiéfaine ne s’accordent pas réellement avec le folk de Machin qui, cependant, lui restera fidèle pendant quelques années. En 76, Thiéfaine décroche un contrat avec la maison Sterne et enregistre son premier album «Tout corps vivant branché sur le secteur étant appelé à s'émouvoir ?» l’année suivante. L’accueil du public à sa sortie en 78 est plutôt mitigé. Les textes de Thiéfaine sont peu communs et n’entrent aucunement dans le moule habituel de la variété française. Accompagné par le groupe Machin, la musique oscille entre rock timide et folk gentillet. Le tout ressemble plus à un album bricolé entre copains qu’à un véritable coup de maître. Quoiqu’il en soit, l’écriture de Thiéfaine ne laisse pas indifférent, il y manie humour noir, délire et spleen et signera même l’un des titres incontournables de tous ses tours de chant « La fille du coupeur de joint ».




« Autorisation de délirer N° STE 26505 » sort en 79 et reprend la même recette que le précédent, même si la production semble plus travaillée. Il y exploite toujours le même filon de l’humour décalé et de la dérision tout en s’aventurant vers des climats plus sombres comme le sublime « Alligator 427 ». Mais le point faible reste l’accompagnement musical, résolument pas en adéquation ni avec son époque ni avec les aspirations de son géniteur. 25 ans après, l’album est difficilement écoutable. Mais le public commence à le suivre et Thiéfaine devient une référence dans les milieux baba-cool folkeux en mal de repères. Reste une plume de plus en plus délirante qui ne ressemble à aucune autre.








Son troisième album « De l'amour, de l'art ou du cochon » en 1980 est loin de convaincre. Aucun titre ne sort véritablement du lot et l’ensemble déçoit. De l’avis même de l’intéressé il semble s’être un peu perdu. Manifestement il a tenté de recycler de vieux titre « Comme un chien dans un cimetière » mais on sent que l’homme s’ennuie un peu et qu’il n’a pas encore su trouver la musique idéale à son épanouissement. Cependant, si les ventes ne suivent pas réellement, le bouche à oreille fonctionne et il réussit à se produire pendant une semaine en 1980 à la Gaité Montparnasse.






Après trois albums mitigés, qui pourtant resteront pour beaucoup de fans de la première heure comme ses meilleurs, Thiéfaine est pris de doutes et d’interrogations. Il ne se retrouve pas vraiment dans la musique qu’il propose et aspire à d’autres horizons. C’est alors qu’il retrouve un vieil ami guitariste, Clause Mairet qui vient le seconder en 1981 pour son quatrième album, « Dernière balise avant mutation ». Dès les premières notes le ton est donné. L’esprit folk du début a totalement disparu et fait place à un rock sombre et efficace. La musique n’est plus un simple support aux textes mais devient un élément à part entière. Et Thiéfaine nous fait entrer de plein pied dans son monde poétique torturé, bien ancré dans son époque sur fond de spleen dépressif, de drogue et de déglingue. Un album résolument moderne, dépressif et suicidaire à souhait, qui effrayera beaucoup de ses premiers fans et ralliera à lui un nouveau public tombé sous le charme de ses vers hors du commun.






Il retrouve une nouvelle fois Mairet pour son cinquième album « Soleil cherche futur
» en 1982. Autant le climat du précédent disque était oppressant, autant « Soleil » paraît à première vue plus joyeux. A première vue, seulement, car sous couvert d’une musique plus gaie et entraînante, le propos est de plus en plus noir, comme sur le titre « Rock Joyeux » ou il décline la lente déchéance amoureuse d’un rockeur. Thiéfaine triture ses démons, creuse dans ses psychoses pour nous offrir des textes d’une noirceur sans pareil, mariant avec maestria folie et surréalisme. « Les Dingues et les paumés », « Loreleï Sebasto Cha » deviendront des classiques dans lesquels le public s’identifiera. « Soleil » sera disque d’or et Thiéfaine fera l’Olympia pendant une semaine avant de partir pour 3 mois de concerts à travers la France.








Cette série de concerts sera immortalisée en 1983 par le live « HFT en Concert Vol.1 ». Si la majorité des titres sont ceux des deux précédents albums, il revisite ses anciennes compositions les réorchestrant au goût du jour avec une énergie toute nouvelle. Une des forces de Thiéfaine est de sans cesse réactualiser d’anciennes chansons, ce qui les rend intemporelles. Ainsi le public est agréablement surpris de redécouvrir des titres oubliés sous un angle radicalement différent.








« Alambic/sortie sud » crédité Thiéfaine/ Mairet sort dans l ‘urgence en 1984 afin de contrer des rumeurs de mort par overdose d’héroïne, voire de suicide. En fait, victime d’un accident de moto, Thiéfaine était dans l’impossibilité de tenir une guitare et c’est donc son ami Mairet qui a composé toutes les musiques. De fait la couleur générale de l’album sonne de façon encore plus moderne due notamment à l’emploi massif de synthétiseur, ce qui rend l’atmosphère d’autant plus glauque et déprimante. Thiéfaine répond d’ailleurs à sa façon dans « Un vendredi 13 à 5 heures » à ceux qui l’avaient enterré un peu trop tôt. Un album relativement court, glacial et lumineux où Thiéfaine cisèle des textes de plus en plus incisifs.










Courrant 1985, Thiéfaine s’emparera de la scène du Zénith du 23 au 25 octobre, avant de poursuivre par une longue série de concerts qui le conduiront au Printemps de Bourges, ainsi qu’à Nyon et à Québec courrant 86. Le Live « HFT en Concert Vol.2 » témoignera de cette tourné marathon où Thiéfaine se donnera sans compter.









En fin d’année Thiéfaine opère un nouveau virage musical en proposant le très rock « Météo für nada ». Si le climat reste toujours aussi chaotique, l’ambiance y est nettement moins froide et sclérosée. Les guitares sont au premier rang et promettent de futurs concerts très électriques. Les textes quant à eux, s’ils conservent leur caractère si particulier, délaissent un peu ses thèmes de prédilection pour aller rendre hommage à un de ses poètes préférés « L’affaire Rimbaud » ou pour nous questionner sur notre condition d’être humain « Errer humanum est » ou encore « Diogène série 87 ».








Il faudra attendre deux ans pour voir la sortie en 88 de « Eros über alles » qui marquera la fin d’une époque, celle de la complicité avec Claude Mairet et avec la maison de production Sterne. Musicalement ce nouvel album est de la même veine que son prédécesseur, même s’il peut paraître inégal et moins abouti. Reste des titres phares comme « Pulque Mesqual y tequila », « Droïde song » ou encore « Septembre Rose » dans lequel Thiéfaine abandonne sa noirceur habituelle pour endosser un costume de tendresse, celle qu’un père peut avoir à la naissance de son fils !










Le live « Route 88 » clôt définitivement cette période riche et prolixe. Un superbe témoignage d’une époque révolue où Thiéfaine donne le meilleur de lui-même à travers un voyage empli de poésies, de désespoir et de rock’n’roll.












A
près sa séparation fin 89 avec Claude Mairet, Thiéfaine se retrouve à devoir poursuivre son ancien producteur devant les tribunaux. Lassé de ces problèmes, il part à New York en début d’année 90, espérant trouver un nouveau souffle. Mais l’expérience ne le satisfait pas et l’album « Chroniques Bluesymentales » laisse un goût d’inachevé. La réalisation bâclée manque de spontanéité, de chaleur et certains titres ressemblent plus à du remplissage obligatoire qu’à de véritables chansons. Les textes semblent avoir été écrit dans l’urgence sans grande conviction. Deux titres parviennent tout de même à sortir du lot l’effrayant « Demain les kids » et le déprimant « Un automne à Tanger ».









Thiéfaine ne se laisse pas pour autant abattre et repart pour une tournée de 18 mois avant de revenir sur la côte Ouest des Etats Unis en 93 pour enregistrer « Fragments d’hébétude ». C’est donc à Los Angeles, avec de solides musiciens qu’il mettra en boîte les 14 titres de son nouvel album sous la bienveillance de… Chris Spedding. Rien que ça ! Et la mayonnaise prend plutôt bien. Thiéfaine n’a jamais sonné aussi rock ! La production est sublime, claire, limpide. Si les textes ne renouent pas totalement avec ceux qui ont fait les grandes heures des années 80, ils n’en sont pas moins superbement écrits et Thiéfaine trouve toujours l’expression précise qui fait mouche comme dans « Crépuscule-transfert » ou encore « Animal en quarantaine » au titre sans équivoque.










Une fois encore, Thiéfaine reprend la route pour une tournée gigantesque de près d’un an et demi, faisant salle comble à chaque fois, alors qu’il est boudé par l’ensemble des médias. Comme à son habitude il parsème son tour de chant d’anciens titres qu’il réactualise leur donnant un second souffle. C’est l’occasion de sortir en 95 le live « Paris-Zénith » où il reprend « La Solitude » de Léo Ferré.








Habitué des univers glauques et dépressifs, Thiéfaine prend tout le monde à contre pied en sortant en 96 un album au titre aussi surprenant que provocateur « La tentation du bonheur ». Thiéfaine aurait-il remisé ses vieux démons ? Aurait-il enfin atteint une quiétude légitime ? L’âge aurait-il eu raison de ses tourments ? Pas sûr. Le mot « bonheur » ne fait pas partie du vocabulaire de Thiéfaine et depuis le début de sa carrière il ne l’a employé d’ailleurs qu’une seule fois, et encore, de façon plutôt négative. En fait s’il se risque à la tentation, il n’y plonge pas complètement et ses textes réservent toujours leur part de désenchantement et de noirceur, même s’il s’octroie une pause tendresse avec « Tita dong-dong song », inspiré par son dernier fils ou laisse son âme de poète vagabonder sur les sublimes vers « Des adieux ». Musicalement l’ensemble se veut rock, mais de façon assez conventionnelle. On se lasse rapidement de cet album dans lequel il ne se met pas vraiment en danger.






Comme pour enfoncer le clou, il propose début 98 « Le bonheur de la tentation ». D’entrée l’album apparaît comme le frère jumeau du précédent avec les mêmes qualités et surtout les mêmes défauts. Thiéfaine semble un peu à court d’imagination, notamment au niveau de l’écriture musicale. Les titres s’enchaînent et se ressemblent sans réelle surprise. On ressent une certaine lassitude, voire même une sorte d’embourgeoisement de sa musique. S’il parvient malgré tout à rester provocateur, il manque cette étincelle qui faisait de ses compositions ces superbes moments d’émotion sombre. Thiéfaine n’est plus ce poète maudit, il n’est plus le porte-parole de tous les dingues et les paumés, même si « Exercice de simple provocation avec 33 fois le mot coupable » montre qu’il a encore de la ressource et qu’il sait toujours être aussi incisif quand il s’agit de dénoncer les errements de la race humaine.








L’album est une nouvelle fois prétexte à une longue tournée qui s’achèvera en apothéose à Bercy où, au milieu de 17 000 fans, il fêtera ses 25 ans de scène, ses 20 ans de discographie ainsi que ses 50 ans d’âge ! Pour l’occasion il invitera sur scène ses anciens compagnons de route, Claude Mairet, le groupe Machin ou encore son ami Paul Personne. Une fois encore il proposera des versions hallucinantes d’anciens titres au milieu de ses standards incontournables et de ses dernières compositions. Le triomphe que lui fait son public totalement acquis est total. Le live et le DVD « Paris-Bercy » retraceront ce moment exceptionnel et inoubliable.








Qu’espérer de Thiéfaine en ce début de nouveau millénaire ? Même si ses concerts sont toujours des moments intenses, ses derniers albums nous avaient laissés sur notre faim et la crainte d’être à nouveau déçu hante tous les esprits. De son coté Thiéfaine en profite pour changer de maison de disque, de manager (c’est sa propre femme qui prendra à présent ses affaires en main) et surtout de musiciens. Bref, il semble que le poète iconoclaste ait décidé de négocier un nouveau virage. Enfoncé par certains, loué par d’autres « Défloration 13 » qui sort en 2001 est un choc total. L’orientation musicale est résolument moderne et tranche de façon radicale avec ses productions passées. Thiéfaine entre dans le vingtième siècle de façon fracassante. Jamais il n’est allé aussi loin dans l’expérimentation sonore, osant explorer des domaines aussi diverses que le trip-hop ou l’électro. Le résultat est un album d’une noirceur et d’une violence inouïe sur lesquelles il crache sa poésie urbaine de façon magistrale. En totale osmose avec son époque, Thiéfaine se révèle même visionnaire en écrivant « Quand la banlieue descendra sur la ville »… Sans commentaire.




La puissance de « Défloraison 13 » prend toute son ampleur sur scène. Le son y est énorme, imposant, cataclysmique, résolument électrique. Ses prestations scéniques dégoulinent de sueurs torrides, de rock en fusion qui tel un magma incandescent   brûlent tout sur son passage. Le public en ressort abasourdi et ravi ! Thiéfaine a de l’énergie à revendre et rien ne semble pouvoir l’apaiser. En mars 2002, le live « Thiéfaine au Bataclan » gravera pour l’éternité les meilleurs moments de cette tournée particulière qui aura divisé les fans. Mais n’est-ce pas le rôle d’un chef d’œuvre que de susciter fascination et répulsion ? Quoiqu’il en soit, l’éreintante tournée ne sera pas sans conséquence pour Thiéfaine qui voit réapparaître de vieilles douleurs dorsales, lesquelles l’immobiliseront de longs mois durant l’année 2003.





Il revient néanmoins sur scène, en octobre, avec un tout nouveau concept. Invité à inaugurer les « Lundi du palais Royal », Thiéfaine débute une série de concerts totalement acoustiques, seul sur scène avec sa guitare. Malgré un trac bien compréhensible - il n’a pas joué seul sur scène depuis plus de 20 ans - le public ovationne la performance ou le chanteur se livre sans artifice. Se produisant dans de petites salles, la proximité avec ses fans favorise l’échange et Thiéfaine n’hésite pas à entreprendre le dialogue ou à se lancer dans de longs monologues toujours teintés d’humour grinçant et de critiques acerbes. Une réussite totale plébiscitée par tous ceux qui ont eu le plaisir de partager ces moments d’intimité, intenses et émouvants. Cette fois-ci, malheureusement, aucun enregistrement n’offrira le loisir de revivre cette tournée si particulière. Mais je vous en offre une description .

Avant de se mettre à l’écriture de son prochain album, Thiéfaine se lance dans une nouvelle expérience. Et c’est sur la scène du grand Théâtre de Dijon qu’on le retrouve pour deux représentations dans une pièce musicale de Ramuz et Igor Stravinski « l'Histoire du soldat ». Il y tient le rôle… du Diable ! Cette parenthèse fermée, il retrouve les studios et enregistre son dernier opus « Scandale mélancolique » qui sont en octobre 2005. Une fois encore Thiéfaine change de cap et abandonne la voie tracée par « Défloraison 13 ». Faute de temps ou d’inspiration, il laisse même le soin à d’autres d’écrire toutes les musiques. C’est ainsi que sous l’égide de Philippe Paradis - compagnon de scène de… Zazie ! – se succèdent à l’écriture, entres autres, J-P. Nataf, chanteur du groupe les Innocents, Michael Furnon de Mickey 3D, Philippe Paradis donc et même Cali pour le duo « Gynécées ». De même, il s’entoure de la fine fleur des musiciens actuels, comme Matthieu Chédid (M, pour les intimes), Matthieu Rabaté ou encore Olivier Schultheis débauchés eux aussi de chez Zazie. Il compose néanmoins, comme une dernière boutade qui clôt l’album, la musique du titre « That angry man on the pier » écrit par Boris Bergman, seule et unique chanson dans toute sa carrière dont il n’est pas l’auteur ! L’album superbement produit semble taillé pour séduire un large public. Les musiques pop-rock sont efficaces, les textes, s’ils sont toujours aussi torturés paraissent plus faciles d’accès. Et si cette mélancolie reste agréable à écouter, le scandale annoncé fait cruellement défaut. En un mot, on s’y ennuie un peu même si des titres comme « Last Exit to Paradise », « Scandale Mélancolique » ou « Télégramme 2003 » sont diablement efficaces. Manifestement Thiéfaine a voulu jouer la carte grand public et a atteint son but. Mais il y a fort à parier qu’un grand nombre de fans de la première heure doivent se sentir un peu perdus et frustrés dans cet album trop propre, trop lisse où on ne retrouve pas la folie délicieusement dépressive et chaotique des années 80. Simple faux pas ou réelle réorientation artistique, seul l’avenir nous le dira. En attendant, l’actuelle tournée laisse à penser que ce « Scandale mélancolique » n’est qu’un intermède avant d’autres furies rock’n’roll. Car s’il est un lieu où Thiéfaine reste Thiéfaine, c’est bel et bien sur scène ! Et pour l’avoir vu le 4 avril de cette année 2006 au Zénith de Nancy, je peux vous affirmer qu’il n’a nullement édulcoré son show. On y retrouve toute la hargne, la puissance et l’intensité présentes sur la tournée « Défloraison 13 ». Mieux même, il y fait la part belle à de très anciens titres qui bénéficient là d’une cure de jouvence inattendue.

Artiste indépendant et imprévisible, Thiéfaine, loin des sirènes du show-biz et des plans marketings, poursuit son aventure poétique et musicale au grès de ses humeurs. Personnage discret et timide, il dissimule une personnalité sensible et tourmentée sous un masque de provocation et d’humour. Il n’en est pas moins un des chanteurs majeurs de sa génération et surtout un des derniers grands poètes français.

© So Sad-
27/07/2006 18:38



Une fois encore, la dernière tournée en date est prétexte à un nouveau live, double de surcroît et objet d'un DVD tous deux appelés sobrement
«Scandale mélancolique tour». Tous les ingrédients du concert de Nancy sont y présents. Thiéfaine revisite avec un bonheur communicatif un grand nombre de titres de ses premiers albums. Les classiques « Cabaret Sainte Lilith », « Soleil cherche futur », « Lorelei Sébasto cha » dans des versions hallucinantes côtoient des morceaux qu'on avait presque oubliés «Comme un chien dans un cimetière» ou « Rock autopsie » totalement réorchestrés, leur offrant une lumière toute nouvelle et résolument moderne.  15 titres sur les 23 ont plus de 20 ans d'âge et n'ont pas pris une ride ! Mieux, ils se bonifient avec le temps ! Ainsi l'incontournable « Alligators 427 » se voit complètement relifté pour une version explosive à l'intensité rarement atteinte jusqu'alors. Petit bonus en prime, quelques invités viennent seconder le maître de cérémonie, comme Didier Wampas et Tryo sur « La Fille du coupeur de joint » ou encore l'un de ses propres fils Lucas Thiéfaine. Je n'ai pas encore le DVD, d'ailleurs si quelqu'un veut me faire un cadeau qu'il n'hésite pas, mais vu sa prestation au Zénith de Nancy, je n'ai aucun doute quant à ce que peut contenir ce DVD ! On ne pouvait débuter cette année 2007 de meilleure façon !




© So Sad-23/03/2007 22:04

Vous l’attendiez tous ? Non ? Et bien moi si ! Voilà donc le fameux DVD du concert du « Scandale mélancolique tour » au Zénith Paris 2006. Pas de surprise par rapport à la version CD si ce n’est bien entendu l’image en plus. On y retrouve la formation rock, vue en concert à Nancy, avec la même verve, la même puissance, que du bonheur. De loin la meilleure vidéo de Thiéfaine. Une réalisation soignée malgré un son en stéréo et non en 5.1, ce qui nous prive un peu de basse et des invités à la hauteur du bonhomme. Aucun bonus particulier (mais qui regarde les bonus ?), juste une soirée rock’n’roll rondement menée. Que demander de plus ?

 © So Sad-30/08/2007 18:34

(nouveau)

J’ai longtemps hésité avant de me décider à chroniquer le nouveau Thiéfaine. J’ai pris mon temps car je ne voulais pas me tromper. J’avais besoin de bien m’en imprégner pour en découvrir toutes les subtilités et j’avais besoin d’autant de recul pour bien les digérer et vous les retranscrire ici. Aujourd’hui je me sens donc prêt à vous offrir le fruit de mes réflexions vis-à-vis de cet album. Une première mouture de ma critique commençait ainsi « Je serai donc direct, franc et sans parti pris. Pour résumer ce nouvel album est une véritable daube ! Rien que ça ! Et pourtant vous savez combien j’apprécie l’ami Hubert. Mais là, je dois avouer que sa dernière production est une totale déception ! Si l’association Paul Personne/Thiéfaine semblait une bonne idée, il faut bien reconnaître que le résultat est loin d’être à la hauteur des espoirs qu’on était en droit d’attendre. En fait au lieu que la musique de Personne vienne magnifier les textes de Thiéfaine, ce sont les mots de Thiéfaine qui anéantissent le blues très académique et sans relief de Personne. » S’en suivaient des mots assez acerbes où j’accablais les deux amis réunis. Mais au fur et à mesure que l’album tournait en boucle pendant que j’écrivais, curieusement la première impression s’est estompée laissant place à une sorte de magie inexplicable. Comme bien souvent, les albums de Thiéfaine demandent un certain temps avant qu’on y découvre toutes les facettes cachées, toutes les beautés et celui-ci ne faillit pas à la tradition. Si de prime abord, il demeure très hermétique, dès qu’on parvient à y entrer, on se laisse envahir par la musique par la plume si particulière de Thiéfaine. Tout n’est pas parfait dans cet album, comme « Emeute émotionnelle » qui sonne comme du mauvais ZZ Top avec un refrain dont le rythme ressemble à s’y méprendre à une reprise de Patricia Kass ! Mais il y a de vraies bonnes chansons comme « Distance »  « Juste avant l’enfer », « Rendez-vous au dernier carrefour » ou encore « Le vieux bluesman & la bimbo ». La guitare de Personne fait feu de tout bois, les textes de Thiéfaine sont toujours aussi percutants et même si l’ensemble souffre d’un amoncellement de clichés blues, cet « Amicalement Blues » surprend, déstabilise puis fini par séduire. Un album qui devrait prendre toute sa mesure en live tant la musique de Paul Personne est taillée pour les concerts. Un album dans la plus pure tradition blues-rock avec de la vraie guitare dedans qui ne fera certainement pas l’unanimité mais qui saura séduire ceux qui, comme moi, accepteront volontiers de se laisser embarquer dans cet univers différent. L'animal bluesymental a encore frappé, d'une bien belle manière !


 © So Sad-25/02/2008 15:46






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