La Cyclanelle ©
Une nouvelle forme fixe ! J’ai toujours
été passionné par les
tableaux de M.C Escher (1898-1972) qui a peint des toiles
qualifiées « d’impossibles ». Passionné
de mathématique, ses dessins, qu’on pourrait souvent, au premier
coup d’œil, considérer comme naturalistes, s’avèrent
être un ensemble surprenant de figures
géométriques, régulières et
symétriques, habitées d’animaux, défiant les
règles de la logique. Par extension, ses œuvres ont
inspiré deux auteurs, Doris Schattschneider et Wallace Walker,
qui
ont imaginé les Kaleidocycles, sortes de constructions en
trois dimensions reprenant certaines oeuvres de MC Escher. C’est
à dire, pour simplifier, que les dessins de chaque face du
quadrilatère construit se poursuivent sur les faces adjacentes
(voir un scan de
la couverture du livre de
Schattschneider et Walker pour vous faire une idée). Bref cette
notion de
répétition m’a
toujours fasciné. Sur un support parfaitement défini, qui
a des limites physiques, l’artiste représente quelque chose
d’infini, sans début, sans fin, qui tourne sur lui-même.
Aussi j’ai imaginé écrire un poème cyclique qui
pourrait se lire indéfiniment. Malheureusement, je n’ai pas
encore réussi ce tour de force. Cependant mes recherches en ce
sens, bien que le terme « recherche » soit un bien grand
mot, m’ont permis d’aboutir à une forme de poésie
à
priori nouvelle, la Cyclanelle ! Si elle existe déjà,
n’hésitez pas à me le dire ! Je n‘ai pas la science
prosodique infuse !
La Cyclanelle © donc. Au départ elle se compose de 4 strophes composées de 4 vers, de 8 ou 12 pieds. Le deuxième vers du premier quatrain (B1) est aussi le premier vers du deuxième quatrain. Le troisième vers du premier quatrain (B2) est le premier vers du troisième quatrain et le quatrième vers du premier quatrain (A2) est le premier vers que quatrième quatrain. Notez que (B1) rime avec (B2) (B3) (B4) et (A2) rime avec (A1) (le premier vers) . Ca va, vous suivez ? Le quatrième quatrain reprend lui, pour ses trois premiers vers, le dernier vers de chaque quatrain précédent dans l’ordre chronologique soit, (A2), (B3) et (B4) et se termine par le premier vers du premier quatrain (A1). Les rimes intermédaires des quatrains 2 et 3 ( C et D) sont indépendantes. Enfin, comble du raffinement, le dernier vers peut être légèrement modifié en proposant, en rime finale, un homonyme ou un jeu de mot rappelant le premier vers (ici « qui tu es » et « qui tuer » ). L'alternance de rimes féminines / masculines est préférable, de même que le respect des règles de prosodie habituelles. Voilà, ça semble compliqué au premier abord, mais le résultat me semble intéressant et apporte une musicalité toute particulière. Si le cœur vous en dit, tentez l’expérience et envoyez-moi vos épreuves ! Regain Je veux oublier qui tu es (A1) Pour réapprendre à te connaître (B1) Redécouvrir qui tu peux être (B2) Ne plus penser que tu me hais (A2) Pour réapprendre à te connaître (B1) Retrouver ces instants perdus (C) Revivre tout ce qui n'est plus (C) Imaginer tout voir renaître (B3) Redécouvrir qui tu peux être (B2) Celle en qui j'ai tant espéré (D) Et qu'aujourd'hui je dois rêver (D) Tout seul au fond de mon mal-être (B4) Ne plus penser que tu me hais (A2) Imaginer tout voir renaître (B3) Tout seul au fond de mon mal-être (B4) Je veux oublier qui tuer (A1) 27/03/06 14:56
La Cyclanelle ©,
jusqu'à preuve du contraire, est une nouvelle forme de
poésie dont je suis l'inventeur. Comme toutes inventions
celle-ci est
protégée et reste ma propriété exclusive.
C'est peut être présomptueux de ma part, mais si un jour
cette forme fait école, à moi les euros ! :)
Néanmoins, il vous est possible d'en utiliser les règles à condition d'en indiquer le nom et de mentionner le nom de l'inventeur. Merci. Découvrez d'autres Cyclanelle © sur la page qui lui est spécialement dédiée. © Alain Dukarski 14/06/2006 |