Bienvenue dans le quadrant Delta
Malgré
un traité de paix signé en 2366 entre la
Fédération des Planètes Unies et l'Union
Cardassienne, des heurts persistent et les conflits ne sont pas rares.
Le problème majeur vient de l’instauration d’une zone
démilitarisée située entre les territoires de la
Fédération et l’espace Cardassien. En effet, un certain
nombre de planètes ont fait l’objet d’échanges entre les
deux signataires du traité, provoquant un exode de population
d’une planète à une autre. Si certains acceptent cette
émigration forcée, d’autres s’y refusent et se voient
contraints par Starfleet – institution militaire d’exploration et de
sécurité de la Fédération des
Planètes Unies - d’abandonner leurs terres natales. Jugée
contraire aux idéaux dictés par la
Fédération, cette expatriation est condamnée par
certains officiers de Starfleet qui décident de regrouper sous
une même bannière, le « Maquis », des colons
mécontents venus des diverses planètes
échangées.
A la date
stellaire 48315.6. (soit 2371 après JC selon notre calendrier)
le navire U.S.S Voyager de la Fédération, commandé
par le Capitaine Catherine Janeway, a pour mission de retrouver un
vaisseau du Maquis. Celui-ci, disparu dans une région
inhospitalière nommée les Badlands, a, à sa
tête, l’Amérindien Chakotay, l’indisciplinée
Klingone B'Elanna Torres ainsi que le Vulcain Tuvok, un espion de
la Fédération infiltré au sein du Maquis. Mais
alors que le Voyager parvient à débusquer le vaisseau
dissident, les deux bâtiments sont soudainement
entraînés à travers une mystérieuse
brèche spatiale qui les propulse instantanément dans le
quadrant Delta à plus de 75 000 années lumières de
leur point de départ. Rapidement les deux équipages
comprennent que leur saut inter-galactique, imaginé par un
mystérieux personnage, le Pourvoyeur, avait pour but de
protéger le peuple Ocampas des terribles Kazons. Mais l’espoir
de revenir sur Terre s’effondre lorsque, le Pourvoyeur alors au bord du
trépas n’a plus les moyens de leur offrir un ticket de retour.
Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le capitaine Janeway et le
Commander Chakotay, ancien officier de Starfleet, décident alors
d’unir leurs deux équipages décimés afin de
trouver une solution leur permettant de rentrer au plus vite. Seulement
la distance séparant le quadrant Alpha d’origine au quadrant
Delta demande un voyage de plus de 70 ans ! Les voilà donc
égarés au milieu d’une galaxie inconnue, loin de leurs
familles, de leurs cultures, à bord du plus prestigieux et plus
rapide vaisseau de la Fédération, le Voyager,
composé désormais d’un équipage improbable
réunissant les ennemis d’hier que tout oppose. Commence alors
une longue errance à travers l’espace, truffée
d’embûches, de rencontres, d’espoir, de désenchantement,
de tensions internes. Malgré tout, sous l’impulsion de Janeway
et Chakotey, désormais son second, une famille multiraciale se
forme au sein du Voyager pour le meilleur et pour le pire.
De part sa
technologie avancée, le Voyager fait des envieux, notamment chez
les Kazons qui deviennent ses ennemis numéro 1. Plus tard, ce
seront les Hirogenes et plus encore les Borgs qui feront du Voyager
leur cible favorite. D’autres rencontres seront plus heureuses et
permettront même au Voyager d’étoffer son équipage,
comme celle avec Neelix, un marchant Talaxien spécialiste du
quadrant Delta qui intégrera le Voyager en tant que chef
cuisiner avant d’en devenir l’ambassadeur en remerciement de son aide
précieuse lors de négociations périlleuses avec
divers peuples du quadrant Delta. Il y aura aussi Kes, une jeune Ocampa
de 1 an – l’espérance de vie des Ocampas étant de 9 ans –
qui, recueillie par la Voyager, fera preuve d’une remarquable
capacité d’assimilation en plus de dons de
télépathe qu’elle apprendra à maîtriser avec
le lieutenant Tuvok. Une idylle verra même le jour entre Neelix
et Kes, laquelle deviendra par ailleurs l’assistante du médecin
de bord avant qu’elle ne soit obligée de quitter le Voyager
risquant de le détruire suite à sa transformation en
énergie pure. Confronté
à d’innombrables situations aussi imprévisibles
qu’insolites, l’équipage du Voyager doit faire face à des
défis t oujours plus
dangereux et inextricables.
Pêle-mêle, il devra affronter les Vidiiens, un peuple
souffrant de la « phage » - une maladie
dégénérative qu’ils ne peuvent combattre qu’en
faisant de fréquentes greffes d’organes et pour qui les hommes
du Voyager sont de simples pièces de rechanges
inespérés –un nombre incalculable
de formes de vies
inconnues humanoïdes, spirituelles, végétales voire
gazeuses, d’épidémies fulgurantes, de distorsions de
l’espace et même de failles temporelles et autres
curiosités galactiques inconnues en plus de nombreuses
interventions entre différents peuples belligérants. Car
l’une des missions premières que le Voyager s’est donné,
est, en plus d’un travail d’exploration, de venir en aide à ceux
qui sont en détresse, conformément aux directives de
Starfleet. Des directives très strictes que le capitaine Janeway
s’efforce de respecter à la lettre même si parfois
quelques écarts aux règlements s’avèrent
nécessaires. Pour tout cela, l’équipage possède
à travers le Voyager une technologie de pointe tant au niveau
scientifique, militaire que simplement quotidienne. Tirant son
énergie d’un réacteur à plasma, le Voyager
possède un système de téléportation
avancé, des synthétiseurs de nourriture ou de toutes
sortes d’objets divers, un ordinateur central à la fois
véritable système nerveux et cerveaux du vaisseau, ainsi
qu’une foultitude d’armement d’une puissance de feu incomparable. Il
possède un mess, une infirmerie, une salle des machines, une
passerelle de commandement et de navigation, un laboratoire
d’astrométrie, une serre, de vastes quartiers privés pour
les membres d’équipage, une salle de réunion ou encore un
curieux endroit appelé « holodeck». Celui-ci est une
salle destinée à créer des environnements virtuels
réservés à l’entraînement ou simplement au
divertissement. Un système d'Imagerie Holographique crée
les paysages et les objets tandis qu’un système de Conversion d'Energie (je
schématise) synthétise la matière
pour une projection physique palpable. Ainsi quelqu’un entrant dans le
holodeck se retrouve dans une sorte de réalité virtuelle
qu’il peut programmer à sa convenance.

Mais outre
les aventures incroyables que traverse le Voyager tout au long de son
périple, l’élément le plus marquant de la
série réside dans les rapports humains qu’entretiennent
les différents membres du Voyager. Bien que composé
d’environ 250 personnes, l’équipage présente un noyau dur
d’une dizaine de membres autours desquelles les intrigues sont
écrites. En premier lieu le Capitaine Kathryn Janeway née
sur Terre en 2355 dans l’Indiana, ex championne de tennis dans
l’Illinois, elle intègre Starfleet en tant qu’officier
scientifique. Cependant l’Amiral Paris de l'Académie de Starfleet
décèlera en elle des qualités de commandement et
la nommera à bord de l’USS Icarus. Intelligente,
cultivée, intransigeante et droite, elle est l’âme du
Voyager et celle qui a toujours le dernier mot. Douée d’un sens
relationnel hors pair et d’un humour certain, elle n’a qu’un but,
sauver son équipage et tout entreprendre pour le bien être
de celui-ci. Femme secrète, elle avoue son amour pour Mark,
resté sur terre et s’offre quelques rares moments de loisir dans
un 19ème siècle holographique.


Son second, le Commander Chakotay, bien qu’Amérindien, est
né en 2335 sur la planète où son peuple a
élu domicile. Elève de l’Académie de Starfleet, il
en sort lieutenant Commander puis rejoint le maquis. Sa sagesse et ses
principes de vie hérités de ses origines indiennes – il
en garde notamment un tatouage sur le front - permettront une
intégration en douceur des membres du maquis au sein du Voyager.
Homme calme et réfléchi, il entretient avec Janeway en
plus des rapports hiérarchiques, une amitié tout en
nuances qui en d’autres lieux pourraient s’épanouir d’avantage.
Chacotey vivra une liaison amoureuse avec Seska avant que celle-ci ne
rejoigne le Kazons avec qui elle s’associera. Chacotey de part les
croyances et les traditions de son peuple qu’il n’hésite pas
à faire partager est une sorte de contrepoids au monde
ultramoderne dans lequel évolue le Voyager.

Chef de la
sécurité au sein du Voyager, le lieutenant
d’origine Vulcain Tuvok – reconnaissable à ses oreilles pointues
– est le plus ancien collaborateur de Janeway en plus d’être son
confident. Né en 2264 – l’espérance de vie des vulcains
étant à peu près le double de celle des humains –
il intègre Starfleet en 2289 qu’il quittera rapidement pour
retourner sur Vulcain où il approfondira le Kolinahr, une
discipline spirituelle vulcaine destinée à se
débarrasser de ses émotions. Marié et père
de trois enfants, il retrouve l’Académie Starfleet en 2349 en
tant que professeur-instructeur. Fin officier tacticien rigoureux
à l’extrême, sa totale absence d’émotion et sa
logique implacable en font un homme froid d’une rectitude inflexible
dénué de tout sentimentalisme. Tuvok ne connaît ni
la joie, ni la peur et possède un sens de l’humour proche du
néant, ce qui, paradoxalement, offre de succulents moments
comiques. Ses rapports avec les autres membres, bien que respectueux,
sont strictement professionnels. Tuvok est à la série,
l’élément cartésien qui tranche avec les
situations complètement irrationnelles que croise le Voyager.

Fils
de l’amiral Paris, Thomas Eugene Paris a un passé plutôt
tumultueux. Diplômé de l'Académie de Starfleet, il
en est exclu après avoir dissimulé son implication dans
les morts accidentelles de trois officiers de Starfleet. Il rejoint
alors le Maquis avant d’être capturé et emprisonné
dans un pénitencier de Nouvelle Zélande. Il ne devra son
salut qu’à l’intervention de Janeway, qui reconnaissant ses
qualités de pilotes et sa parfaite connaissance des Badlands, le
fait libérer sur parole pour conduire le vaisseau à la
recherche des maquisards. Nommé lieutenant, il aura donc en
charge le pilotage du Voyager et s’avèrera un officier efficace
malgré un certain manque de discipline qui lui vaudra
d’être dégradé au rang d’Enseigne. Bon vivant,
dragueur, fêtard, fougueux Tom Paris croque la vie à
pleine dent. Trouvant que les murs du Voyager manquent cruellement de
distraction, il adjoindra au holodeck des programmes stimulant divers
lieux de détente comme un café français ou un
village américain du 19ème siècle. Après le
départ de Tes, il aura en plus de son rôle de pilote, la
charge de seconder ponctuellement le médecin de bord.
Féru de cultures du 20ème siècle, Tom Paris permet
à la série de garder un pied dans la
réalité du spectateur.
 
Fruit de l’union entre un humain et une Klingone, B'Elanna Torres a
grandi sur Kessik IV, une des colonies de la Fédération.
Abandonnée par son père, elle regagne en compagnie de sa
mère la planète klingone Qo’noS. Inscrite à
l’Académie de Starfleet, elle n’y restera que deux ans,
incapable de supporter la discipline imposée. Elle rejoindra
alors le Maquis aux cotés de Chacotey qu’elle vouvoie en public
et tutoie un privé. Femme impulsive, spontané et souvent
colérique voire violente, constamment confrontée à
l’antagonisme de ses gènes humains et klingons, son
intégration au sein du Voyager ne se fera pas sans heurt. C’est
Chakotay qui interviendra auprès de Janeway pour la convaincre
des grandes qualités de B’Elanna. La belle klingone au front
strié deviendra donc lieutenant ingénieur en chef du
Voyager à la barbe d’un officier supérieur de Starfleet
qui le prendra très mal. Indépendante et
caractérielle, elle finira par succomber au charme de Tom Paris.
B’Elanna Torres est pour le Voyager la personnalisation de la
combativité et, plus généralement, du combat de la
femme dans la société.
 
Kes, à la différence de B’Elanna est la douceur
même, enfin en apparence. Recueillie à bord du Voyager
après l’agonie
du Pourvoyeur, elle fera preuve d’une grande intelligence et deviendra
l’assistante du médecin de bord qui lui permettra
d’acquérir une somme de connaissances incroyable. Après
sa transformation en énergie pure, la jeune Ocampa reviendra
aveuglée de vengeance, considérant le Voyager comme
responsable de sa trop rapide mutation. Le départ de Kes de la
série peut sans doute s’expliquer par la difficulté des
scénaristes à développer son personnage. Trop
lisse, fragile presque effacée, son rôle était
souvent peu crédible au milieu des autres personnages forts de
la série.
 Impossible par
contre de passer à coté de Neelix.
Physiquement parlant déjà, le Talaxien, s’il garde une
forme humanoïde, présente des particularités qui ne
cachent en rien ses origines extraterrestres. La peau tachetée
comme un léopard, une crinière limite punk, Neelix
tranche radicalement avec le look strict de la tenue des membres du
Voyager, arborant des habits chamarrés d’un goût douteux
qui apportent une touche de couleur et de gaieté au milieu de la
sobriété du vaisseau. Taquin et joueur, il prend un malin
plaisir à titiller le spycho-rigide Tuvok avec qui pourtant il
devra partager momentanément le même corps après un
incident de téléportation. Ayant toujours à cœur
d’œuvrer pour le bien être de l’équipage, Neelix outre ses
recettes de cuisines surprenantes et pas toujours très
appréciées, s’avère être une aide
précieuse lors des nombreuses médiations de Janeway avec
des races aux cultures et aux coutumes souvent déconcertantes.
Malgré sa bonhomie et sa bonne humeur, Neelix cache
néanmoins des faiblesses bien humaines - il est notamment assez
peureux et jaloux – mais surtout recèle un passé
très douloureux. Toute sa famille ainsi qu’une grande partie de
son peuple ont été victimes en 2356 d’une arme terrible
lancée par les Haakoniens, la cascade à metreon. Suite
à l’extermination de sa race il trouve refuge sur Rinax une des
lunes de Talax. Cet événement de sa vie est notamment
relaté dans un épisode très dur où il se
trouve confronté au maître d’œuvre de ce massacre. Le
rapprochement avec la bombe d’Hiroshima n’est nullement le fruit du
hasard.
 
L’Enseigne Harry Kim est né en 2349, ce qui fait de lui, Kes
mise à part, la plus jeune recrue de l’équipage. Tout
juste sorti de l’Académie de Starfleet lors du départ du
Voyager, Harry signe avec ce périple sa première et…
dernière mission ! Deux ans après le saut à
travers la galaxie, Harry trouve la mort lors d’un curieux
phénomène de scission de l’espace-temps où le
Voyager et tout son équipage se voient dédoublés.
Après un acte héroïque et suicidaire d’Harry, ce
sera son double qui le succédera sur la passerelle du Voyager.
Sa confiance absolue en son Capitaine, sa jeunesse pleine de
curiosité, son innocence font d’Harry le petit «
protégé » de l’équipage. Très
lié à Tom Paris petit à petit son caractère
s’affirmera et il saura s’imposer au sein du Voyager comme l’un des
membres incontournables très apprécié par ses
qualités humaines et scientifiques.
Ce tour d’ horizon
des membres du Voyager serait bien incomplet voire
même irrespectueux si on omettait de citer deux personnages
réellement hors du commun. Le premier n’est pas physiquement un
véritable membre de l’équipage même si, de prime
abord il en a tous les traits. Il s’agit du HMU, le programme
Holographique Médical d’Urgence. Créé par un
scientifique de Starfleet sur Jupiter, le Docteur Zimmerman, cette
version 1 de HMU est un programme informatique uniquement
destiné à traiter les urgences médicales. Pour ce
faire, il bénéficie d’une projection holographique lui
donnant forme humaine (il ressemble trait pour tait à son
créateur) et lui permettant de saisir les divers instruments de
médecines. Pour ce faire, l’infirmerie est dotée de
projecteurs holographiques qui lui donnent vie. Il ne peut donc
être matérialisé que dans cet endroit clos au bon
vouloir de ceux qui ont besoin de ses soins. Suite à la
disparition de l’équipe médicale lors du passage dans le
quadrant Delta, le HMU devient le seul médecin à bord. Considéré
au départ comme une simple machine
froide et sans réelle existence – il ignore tout de
l’apitoiement, du savoir-vivre et autres spécificités
humaines pour lesquelles il n’a pas été programmé
- le HMU qu’on appelle désormais le Docteur développe au
fur et à mesure une véritable personnalité, bien
que malhabile et plutôt antipathique, qui lui vaudra de
connaître une panne généralisée de son
système inadapté à ces nouvelles
fonctionnalités. Une fois « réparé »,
le Docteur approfondira sa quête d‘humanité allant
jusqu’à évoquer quasiment les droits de l’homme pour
réclamer de ne plus être déconnecté
après utilisation et de posséder une autonomie à
pat entière. Dorénavant il n’apparaîtra plus quand
on le lui demande mais sera maître de ses apparitions. Plus
encore, lors d’une faille temporelle il acquiert du 29eme siècle
un badge holo-émetteur lui permettant d’exister en dehors de son
infirmerie. Dès lors son implication dans la marche du vaisseau
dépassera d’avantage ses compétences médicales et
son caractère immatériel et son « esprit »
logique seront maintes fois utilisés lors de nombreuses
missions. Poursuivant son apprentissage « d’être l’humain
» il fera preuve d’un goût prononcé pour l’art
lyrique et montrera un humour pince-sans-rire assez dévastateur
même si parfois mal à propos ! Défiant les lois de
la logique informatique, il sera même confronté à
la douloureuse épreuve du sentiment amoureux. En quelques
épisodes, le simple accessoire médical deviendra membre
à part entière de l’équipage du Voyager.
« L’adjonction
tertiaire de l'Unimatrix 01 »,
nommée Seven of Nine fait partie du Collectif Borg avant
d’intégrer la Voyager lors de la quatrième saison de la
série. Mais qui sont les Borgs ?
Il est temps, avant d’aller plus loin, d’ouvrir une brève
parenthèse concernant les Borgs.

Mi-organiques
mi-technologiques, les Borgs sont des créatures à part.
Le Collectif Borg composé de drones n’a qu’un seul but,
assimiler toutes les créatures de l’univers - c’est à
dire les intégrer corps et âme dans le Collectif - de
façon à atteindre la perfection. Une perfection toute
relative cependant, seules sont prises en compte les connaissances
scientifiques et technologiques des peuples assimilés en faisant
abstraction totale de toutes notions culturelles, artistiques et plus
généralement de tout ce qui est susceptible de les
distraire. On ne rigole pas chez les Borgs ! Ne partageant pas entre
eux des caractéristiques physiques spécifiques - le
Collectif Borg étant composé d’une multitude de races
assimilées - tous les drones présentent une même
particularité. Ils sont tous reliés entre eux par le
biais d’un réseau subspatial et se distinguent des autres races
par une série d’implants cybernétiques disgracieux et de
tissus synthétiques. Le Borg n’a pas d’existence
intrinsèque il ne vit que par et à travers le Collectif.
L’individualité n’existe pas et on peut considérer le
Collectif Borg comme une seule et même entité vivante dont
la Reine serait le cerveau central insufflant une pensée unique
commune à tous. Les Borgs sont technologiquement très
avancés, disposant d’un armement redoutable capable de s’adapter
aux défenses de leurs futures proies. Ils sont de fait quasiment
invulnérables, sauf pour l’espèce extraterrestre dite
Espèce 8472 - sorte d’immenses insectoïdes à
trois pattes venus d’une dimension inconnue appelée Espace
Fluidique - qui demeure inassimilable par le Collectif. Pour survivre,
les Borgs doivent obligatoirement subir des phases de
régénération au sein de leurs étranges
vaisseaux en forme de cube, organisés comme des ruches.
Fin de la
parenthèse.
Courrant
l’année 2374, alors que le Voyager se voit contraint de
traverser un espace sous domination Borg, le Collectif est lui
confronté à une attaque d’un bio-vaisseau appartenant
à l’Espèce 8472. Janeway propose alors aux Borgs de leur
fournir un armement censé détruire les insectoïdes
aliens contre un sauf-conduit
à travers le territoire Borg. Afin
de signer cette alliance contre nature, elle exige des Borgs qu’ils
envoient sur le Voyager un de leurs drones. C’est alors qu’ils confient
cette tache à leur jeune drone d’origine humaine. Mais les Borgs
briseront le pacte et commanderont l’équipage du Voyager de
déposer les armes et de s’attendre à être
assimilé. Ayant anticipé cette volte face des Borgs,
Janeway et Chakotay lancent une contre-offensive par le biais d’un
piège imaginé par le lieutenant Torres. Le réseau
de transmission Borg détruit par le Voyager, la jeune drone se
retrouve totalement coupée de son Collectif. Désormais
seule, sans repère et surtout sans le lien subspatial qui la
liait à ses frères son avenir semble compromis. Mais
c’est oublier trop vite les principes humanistes de Janeway qui lui
propose d’intégrer son équipage et de lui rendre son
humanité. Débarrassée de la majorité de ses
implants Borgs, après quelques transplantations d’organes de
synthèse, ses gènes humains sont ravivés et
l’ancienne Borg se métamorphose en une superbe et plantureuse
créature. Néanmoins elle doit subir
régulièrement des séances de
régénération dans une alcôve Borg
conservée au sein du vaisseau. Petit à petit la nouvelle
venue s’intègre non sans mal au sein de l’équipage. Déconnectée
de la pensée communautaire Borgs, elle
a du mal à trouver son individualité, sa
personnalité disparue. Certaines notions rejetées par la
pensée Borg lui sont inconnues, comme l’amitié, la
sociabilité. Si chacun essaie de l’aider comme il peut dans son
long travail d’humanisation, c’est curieusement du
côté de
l’infirmerie qu’on trouvera son plus fidèle « professeur
» ! Fort de sa propre expérience c’est le Docteur
lui-même qui aura à cœur de l’initier aux plaisirs
humains. L’ex-Borg apprend la vie grâce à un hologramme
médical d’urgence ! Ceci dit, Seven of Nine, qui tient à
garder son nom Borg au lieu de rependre son vrai patronyme Annika
Hanson, se révèle peu sociable et manque cruellement de
sympathie. Mais le Docteur, qui semble avoir un faible pour sa jeune
« élève », ne désarme pas. Lors d’un
épisode particulièrement drôle, ce dernier se
retrouve même dans le corps de Seven, ce qui donne lieu à
de véritables scènes d’anthologie ! Quoiqu’il en soit,
les multiples connaissances acquises par Seven lors de son existence
Borg, que ce soit en astrométrique ou en armement en font un
membre incontournable du Voyager. Sa connaissance du quadrant Delta et
de ses nombreuses espèces inconnues de la
Fédération est d’une aide précieuse. Bien que
souvent en conflit avec le Capitaine Janeway, les deux femmes
s’apprécient et montrent un profond respect l’une pour l’autre.
Avec le temps Seven finira par se sentir véritablement humaine
(enfin presque) et trouvera sa place au sein du Voyager. Elle
dévoilera même un peu de son histoire. Ainsi apprend-on
qu’elle est née en 2349 à Tendara - une colonie
humaine - avant d’être assimilée à l’âge de 5
ans lors d’une exploration scientifique dans le quadrant Delta à
bord de l’USS Raven en compagnie de ses parents. L’arrivée de
Seven Of Nine bouleversera la série toute entière et
permettra aux scénaristes, un peu en pane d’écriture en
fin de saison 3, d’imaginer de nouveaux rebondissements.
Après
« Star Trek : the Next Generation » (ou TNG), “Star Trek :
Deep Space Nine” (ou DS9), « Star Trek : Voyager » est la
troisième déclinaison de la légendaire
série « Star Trek », appelée aussi «
Star Trek : The Original Serie » (ou TOS), afin de s’y retrouver,
d’autant plus qu’une cinquième série « Star Trek :
Enterprise » a également vu le jour. Si toutes
perpétuent à leur façon et à des
époques différentes l’esprit initial de la série,
Voyager est la première (indépendamment des films
tirés de la même série) à mettre à la
barre du vaisseau une femme. Généralement les rôles
phares dans Star Trek sont tenus par des hommes et les aventures
présentées sont à prédominance masculine.
Ici, trois femmes, le
Capitaine Janeway, le Lieutenant Torres et Seven
of Nine, ainsi que dans une moindre mesure la jeune Tes, sont
traités d’égal à égal avec leurs
congénères masculins. L’intensité des histoires
n’en est pas moins adoucie, les intrigues et les pièges
rencontrés par l’équipage sont tout autant terrifiantes
que dans les autres séries. Seulement l’approche des
problèmes et la façon de les résoudre se trouvent
plus subtiles, Janeway privilégiant la négociation
à l’affrontement. Cependant elle demeure une redoutable femme de
pouvoir qui sait prendre des décisions radicales lorsque toutes
les autres solutions ont échoué. L’autre point marquant
développé dans Voyager est l’évolution des
personnages, de leur personnalité et des rapports qu’ils
entretiennent entre eux en dépit de leurs différences.
C’est d’ailleurs le fondement même de la série, compte
tenu que le scénario a pour base initiale la réunion de
deux groupes ennemis. Tout au long des 7 saisons, cette notion de
respect de l’autre revient comme un leitmotiv incontournable. Et
Janeway mettra tout en oeuvre pour assurer ce respect des
différences que ce soit au sein du Voyager ou vis à vis
des nombreux peuples rencontrés. Le Voyager n’est cependant pas
exempt de positions ou d’actions pour le moins ambigus mettant à
mal les valeurs d’humanisme qu’il revendique. Tour à tour
chacun
des membres de l’équipage se voit confronté à des
situations remettant en cause leurs convictions. Cette volonté
de semer le doute, de troubler les certitudes face à l’inconnu
insuffle à la série un coté humain, avec tous ses
paradoxes, à un milieu peuplé d’extraterrestres. La
série permet aussi de traiter des sujets d’actualité par
toujours faciles d’exploiter dans un récit classique. Du mariage
multiracial en passant par le désir de grossesse, l’esclavage,
la peine de mort, l’euthanasie, l’extermination des indiens, le sida,
le don d’organes, la bombe d’Hiroshima, les sectes et les religions en
général, l’application de lois pas toujours bien adaptées,
les scénaristes explorent tous les doutes, tous
les maux de la société américaine sans jamais
(trop) sombrer dans le bien pensant. Il n’est pas rare que le
dénouement d’une histoire pose plus d’interrogations qu’il n’y
répond. Outre l’évolution des personnages qui demande de
suivre la série dans l’ordre chronologique, de nombreux
épisodes offrent aux acteurs la possibilité de
dévoiler toute l’ampleur de leurs talents. Il n’est pas rare que
les membres se voient envahis par une entité extraterrestre
modifiant leur personnalité, qu’ils se retrouvent face une
duplication négative d’eux-mêmes ou encore de toutes
situations inédites perturbant radicalement leur nature. Ainsi,
l’imperturbable et rigide lieutenant Tuvok se transforme en Tuvix, un
savoureux mélange de Tuvok et Neelix, devient subitement jovial
et plaisantin ou se voit grimé en rapeur. De même on
retrouve Tom Paris en alcoolique dépravé, B'Elanna Torres
en simple humaine, Kes en chef Kazon sanguinaire, Seven of Nine en
voluptueuse et séduisante femme du monde aimable et douce, le
Docteur en chanteur d’opéra, Neelix en mage Ferengis, ou Janeway
et Chakotey en situation épineuse compte tenu de leurs rapports
hiérarchiques, vu qu’ils se retrouvent naufragés
ensembles sur une planète déserte jusqu’à la fin
de leurs jours et qu’ils n’en sont pas moins femme et homme avec tout
ce que cela peut engendrer. Bref les exemples sont nombreux et toujours
assez cocasses. Car bien que le périple du Voyager soit sans
cesse ponctué d’évènements dramatiques, l’humour
est omniprésent et souvent amené, bien contre leur
volonté, par les personnages les plus sérieux et les plus
rigides, comme Tuvok, Seven Of Nine ou bien entendu le Docteur, qui
voient leur logique et leur rigueur tournées en ridicule. En
contre partie, les membres au caractère plus léger, comme
Tom Paris, Harry Kim et surtout Neelex subissent quant à eux des
épreuves souvent très douloureuses.
 
Enfin pour
finir, Star Trek Voyager ne serait pas digne du Star Trek original sans
sa panoplie de technologie nouvelle avancée, ses bogues
temporels, ses anomalies spatiales et autres joyeusetés diverses
et variées. Là, si les scénaristes ne manquent pas
d’imagination, la rigueur scientifique laisse souvent à
désirer et de nombreuses incohérences apparaissent d’un
épisode à l’autre. Mais qu’importe, l’essentiel n’est pas
là et la série se laisse regarder avec un plaisir
certain, nous offrant un moment de détente agréable avec
ses instants de suspens, d’émotion, d’humour, de tristesse et de
réflexion, le tout mené tambour battant par une brochette
d’acteurs excellents qui sont autant de « gueules » et de
personnalités attachantes. C’est plutôt rare en ces temps
où le petit écran ne nous montre que des héros
lisses et interchangeables.
So
Sad/Alain 29/08/2007 00h25
Toutes les photos sont des "screenshots" de différents
épisodes de la série. En cas de violation de copyright,
merci de m'en avertir et je les supprimerai aussitôt. Mais avouez
que ce serait dommage non ?
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