Carnet # 4



Torrent d'Eau Douce
(nouveau)


Dans l'oeil profond d'un tourbillon
En un appel mon corps s'envole

Et je me plonge en ce nectar
En ce lit où le désir gronde
En ta rivière où coule une onde
Une eau sauvage un objet d'art

Et le courant m'emmène au fond
Depuis l'amont où je dévale
Jusqu'à ce mont où je t'avale
Dans cet aval où l'on se fond

Et le vertige alors grandit
Quand juste au bord du précipice
Cette cascade au doux délice
Soudain se jette et rejaillit

Et quand l'écume en l'infini
fuit vers le flux de cette houle
Où le ressac sans fin te saoule
En un chant fou surgit ton cri

Et au mitant du méridien
Je bois les mots de ton dialecte
Entre tes reins je me délecte
Cunilinguiste endocrinien

Se mue alors dans ta corolle
Ta chrysalide en papillon

©  26/02/2004







Révérence
 
(nouveau)

 
Ce soir je viens vous dire adieu,
Je viens mettre un terme à ce jeu,
Mon heure est enfin arrivée
Je me dois de vous saluer !
 Ne pleurez pas, soyez pas triste !
Je ne suis pas seul sur la liste.
D'autres vont prendre le relais
Moi je ne faisais que passer…
 
Je ne suis rien ou pas grand chose,
Juste un objet que l'on dépose
Sur le rebord de la mémoire
Ou tout au fond d'un vieux tiroir.
Qu'importe que je disparaisse
Aucun de vous n'a mon adresse !
Vous ignorez qui je peux être,
M'oublierez un jour peut-être.
 
Piètre art-triste au cœur sans soleil
Je m'en retourne à mon sommeil
A trop parodier mes délires
J'en ai perdu le goût d’écrire.
Je suis las de souffler mes vers,
De me remémorer l'hiver,
Je me demande à quoi ça rime
De vous décliner ma déprime ?
 
Mes mots s'effaceront tout seuls,
Iront rejoindre mon linceul,
Dans l'antre de vos oubliettes,
Comme un papier dans vos cuvettes…
J'arrache alors l'ultime plume
Pour écrire à titre posthume
Que je ne veux plus m'envoler
Sur l'aile de mon encrier…
 
© 26/05/2006 02:44







L'âme Soul
(petite musique saoule)



Je suis l'homme des tavernes
Celui qu'on croise le soir
Quand mes passions sont en bernes
Accoudé au fond d'un bar
 
Celui qui boit sa misère
Et qui trompe son ennui
Dans l'illusion de ce verre
Aux arômes d'alibi
 
Celui qui saoule son âme
A l'alcool de son destin
Pour oublier qu'une femme
Peut briser un lendemain
 
Malgré le poids de l'absence
Peut être suis-je naïf
Je garde pourtant confiance
Je sais être positif
 
Mais ce soir la vie me blesse
Pardonne-moi mon amour
Enlisé dans ma détresse
Je me grise à contre-jour
 
Excuse-moi ma tendresse
Je t'en prie ne m'en veut pas
Jamais je n'aurai de cesse
De t'espérer dans mes bras
 
Mais je ne te suis pas digne
Tu mérites mieux que moi
Peu importe je me signe
A tes pieds je m'offre à toi
 
Alors le cœur sous hypnose
Et le désir imbibé
J'ingurgite une autre dose
Afin de me diluer


© 08/09/2005 00h20







The Eternal




Je suis l'homme à abattre acculé au néant
Qui cherche à se débattre au milieu du courant
Qu'importe si l'on m'aime ou si l'on me déteste
Je resterai le même à recompter mes restes
 
Enfermé dans ma nuit je me rêve en secret
Des amours interdits des désirs contrariés
Seul au cœur de ma bulle où je me réfugie
Le désespoir se brûle au feu d'une bougie
 
Pantin épileptique au regard sans lueur
Sur la scène électrique entre deux projecteurs
Je chante mes douleurs, mon infini mal être
 et toutes ces couleurs que je vois disparaître



© 22/07/2008 21:44




Alcool & Mailliard
(nouveau)


Accoudé sur le zinc d'un bistrot dérisoire
Près d'un piano bastringue au clavier blanc ivoire
Un sombre soir d'ivresse où je contais mes vers
Le cœur à la renverse et la tête à l'envers
 
Plongé dans ma mémoire, exilé dans mon rêve
 J’espérais un espoir, un poison qui m'enlève
Un vent qui me décoiffe, un zeste de ciguë
Juste épancher ma soif d'absinthe défendue
 
Buvant de tout mon saoul la peine qui me hante
Avant que je ne croule et que je ne déchante
J'avais pour seul alcool ma bouteille à l'amer
Et laissais sur le sol quelques larmes de mer
 
Tandis que je laissais partir à la dérive
Mon âme désœuvrée aller vers l'autre rive
S'écoulait la liqueur aigre et acidulée
De l'infâme rancœur dans mon sang oxydé
 
J'étais seul à me dire en noyant ma déprime
"Pourquoi devoir écrire, à quoi tout cela rime ?"
Prêt à tout laisser choir je voulais en finir
Saborder cette histoire et ne plus y venir
 
Je voulais mettre un terme à la faim qui me hante
A ce triste carême où rien ne me contente
Quand l'amour n'est qu'un jeûne et l'absence un repas
Qu'on n'est plus vraiment jeune et qu'on ne le voit pas
 
Mais tout au fond de moi se fit soudain entendre
Une lointaine voix une musique tendre
Comme un sursaut d'orgueil, réflexe de survie
Me rappelant combien il est bon d'être en vie
 
Aussitôt je fermais la boîte de pandore
Sans tarder m'en allais pour une fois encore
Braver les interdits sur mon chemin de croix
Arpenter la folie qui me dicte sa loi
 
© 05/11/2006 02:40







Solidarit’aime
 
(nouveau)
 
 
Pourquoi ces différences
En ce monde cruel
Quand tant d'indifférence
Rassemble les mortels
 
Serions nous, pauvres fous
Forcés à nous haïr
A vouloir à tout coup
Noircir nos avenirs
 
Apprenons le partage
La tendresse et l'amour
Traçons sur nos visages
La couleur des beaux jours
 
Laissons tendre nos bras
Vers des corps inconnus
Sachons ouvrir nos draps
Aux douceurs disparues
 
Ne soyons pas avares
Le temps nous est compté
Car la mort tôt ou tard
Saura nous rattraper
 
Alors vivons un peu
Et osons l'impossible
On pourrait être heureux
Dans un bonheur paisible
 
Il suffit pour cela
De rallumer nos cœurs
De sourire à ceux là
Qui manquent de chaleur
 
© 12/02/2006 1h30






Demande en Epousailles

 


 
Fugace image omniprésente
Traversant les murs de mon âme
Comme un éclair sourd qui me hante
En résonance avec mes larmes,
Je t'imagine en robe blanche
Confirmer ton référendum
Contre ta vie prendre revanche
Me laisser être enfin ton homme


Moi je maudis les évidences
Rêvant toujours d'aller plus haut
Vers les sommets de l'espérance
Là où saturne offre l'anneau
Viens te lier à mon destin
Aux lendemains que j'imagine
Marier ta vie à mes embruns
Combler ma tendresse orpheline


Et je suis las, le cœur en reste
Refusant ce qu’il faudrait croire
Alors j'époussète d'un geste
Le doux revers de ma mémoire
Mais je t’invite à me rejoindre
A signer un pacte d’amour
Voir nos deux noms enfin s’adjoindre
Sur un parchemin de velours


Unique objet de mon désert
Tu vampirises mon désir
Le désarroi de mes hivers
Et le dévers d'un souvenir
Je te balbutie ma détresse
Sur ce papier empli de maux
Que je griffonne entre deux liesses
Quand l'espoir touche au point zéro



© 05/06/2005 21:32







L’amour à mort



Ce sera un matin, un matin ordinaire
Un matin de printemps aux premières lueurs
Quand la rosée dépose une larme de pleurs
Sur les fleurs d'un jardin qui attend la lumière
 
Tu seras belle et fraîche en ta robe légère
Savourant le réveil de l'élu de ton cœur
Qui rêve en son sommeil à ta tendre douceur
Que tu lui offriras simplement sans manière
 
Et vous vous donnerez l'un à l'autre enfiévré
Sous les premiers rayons d'un soleil qui renaît
Donnant à vos émois davantage d'ivresse
 
Tu ne sauras jamais quand tremblera ton corps
Quand au bord du plaisir tu gémiras "encor"
Qu'en ce matin d'amour la mort fut ma maîtresse



© 04/02/2006 3:02




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