

Discographie
Détaillée
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12,
15 voire 20 chansons avant le déluge !
C'est juste avant
le déluge avec douze chansons que Jacques Higelin accompagné de Brigitte
Fontaine
fait ses premiers pas en microsillon. Il
signe donc en 1965 un album de reprises de Boris
Vian justement intitulé "12 chansons
avant le déluge"
suivi la même année de "15 chansons
avant le déluge"
et de "20 chansons
avant le déluge"
du même Boris Vian.
Trois albums qui ne présument en rien de la
longue carrière qui attend Higelin. Ces enregistrements
anecdotiques, considérés par certains comme des
pièces de collection sont assez déroutants et restent
à part dans sa discographie. S'il n'y
a rien à
redire quant aux textes de Vian, musicalement on est très loin
de ce qui fera la légende de ces deux interprètes.
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Eponyme
Composé
avec Areski Belkacem, l'album "Higelin & Areski"
propose une
démarche radicalement différente des
précédents. Higelin s'y dévoile comme un
compositeur original qui n'hésite pas à visiter des
univers musicaux réellement originaux pour l'époque, qui,
plus de vingt cinq ans après gardent leur magie d'alors.
Multi-instrumentiste, il mélange les genres et les styles que ce
soit au piano, à l'accordéon, au violon ou encore
à la guitare. Higelin
n'est pas encore le show man
que l'on connaît mais présente
déjà une collection de titres qui marquera plusieurs
générations de fans.
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Crabouif
"Crabouif",
en 1971, poursuit la voie
empruntée avec Areski même si la démarche se veut
un peu plus rock, notamment avec l'irrévérencieux "I Love
The Queen" chanté en
"franglais". "Tiens j'ai dis tiens"
aurait très bien pu figurer
sur l'album précédent dans sa conception peu orthodoxe.
Le dernier titre de l'album, qui faisait toute une face du trente trois
tours d'alors est une longue improvisation de plus de vingt minutes
oscillant ente délires musicaux bruitistes et
poésie délirante. Un album complètement à
la marge de la production musical d'alors, qui demeure un
incontournable pour les fans. Dommage qu'on ait jamais eu l'occasion de
retrouver en live quelques uns des titres de "Crabouif".
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J.
Canetti présente J. Higelin
Il se passera deux
ans avant que
Jacques Canetti ne
propose en 73 "J.
Canetti présente J. Higelin",
de vieilles chansons issues probablement des enregistrements d'avant le
déluge. Un bref interlude avant la montée en
puissance du phénomène Higelin.
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BBH 75
Il
faudra attendre 1975 pour écouter
un réel nouvel album d'Higelin. Et l'homme a
décidé de frapper fort ! Pour ce faire il décide
de s'accompagner de deux musiciens talentueux, Simon Boissezon et le
futur guitariste de Téléphone, Louis Bertignac. Avec
"BBH75", Higelin tire un trait
sur ses expériences passées
et nous offre sept titres explosifs 100% rock. Aucun artiste
français n'avait jusque là été aussi loin
dans le rock, mis à part peut être Gainsbourg avec son
"Homme à la tête de choux"
et encore. Là où
Gainsbourg tente de faire du rock à la française, Higelin
nous fait du blues, du vrai, puissant et rageur. Chaque titre claque et
deviendra un standard incontournable de ses concerts. "Paris-New York,
New York-Paris", "Mona Lisa
Klaxon" - reprit par Beverly Joe Scott -
"Boxon" sonnent
réellement rock sans fioritures, juste basse,
guitare, batterie pour le bonheur de
tous. Seul instant de calme dans la tempête, "Cigarette" ode
amoureuse qui part en volutes bleutées.
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Irradié
On
retrouve les mêmes en 75
pour "Irradié".
Un album rock,
inégal et bien plus conventionnel que "BBH75", hormis le titre
qui donne son nom à l'album et qui préfigure d'autres
titres à venir. Sans être complètement raté,
nombreux sont ceux qui se contenteraient de titres aussi moyens, les
compositions ne décollent pas vraiment et le tout n'accroche pas
tout à fait. Jacques Higelin n'est plus tout à fait
Crabouif mais n'est pas encore complètement Higelin.
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Allertez
les bébés
Couronné
par le Grand Prix de l'académie Charles Cros,
"Alertez les
Bébés"
qui sort en 76 est une
réussite totale. Balançant entre noirceur "Alertez les
Bébés", titres plus léger "La Rousse au chocolat"
ou jolie ballade "J'suis qu'un grain
de poussière", Higelin
cisèle ses textes, privilégie le piano et nous offre de
véritables moments de bonheur. Les 10 minutes du titre
éponyme, seul au piano est absolument déchirant.
Désormais on sent que
l'homme est épanoui, qu'il maîtrise au mieux l'art de la
chanson. Il sait autant être grave
que délirant mais surtout il révèle une
sensibilité et une générosité sans
pareilles mâtinée de ce qui deviendra sa marque de
fabrique, cet heureux mélange d'accordéon nostalgique ou
festif et rock'n'roll efficace, le tout ponctué par des petits
enregistrements divers, bruits de train, discussions informelles...
Des
bruits qu'on retrouvera fréquemment dans ses futurs disques.
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No man' land
"No man's Land"
en 77 confirme
le virage pris avec "Alertez"
et enfonce
le clou. Cet album est lumineux de simplicité, d'amour et de
tendresse. Higelin explore la complexité de ses propres
sentiments à travers de chansons bouleversantes "Pars" ou
complètement décalées "Denise". On
découvre alors un Higelin tendre, dessinant sa passion pour la
femme avec le magistral "L... comme
Beauté" et enregistre l'une de ses plus
belles chansons
"L'amour
sans savoir ce que c'est", hommage à la pureté,
à
l'innocence, à l'enfant qu'il n'a cessé d'être.
L'album idéal pour entrer dans l'univers d'Higelin, qui 30 ans
après a su préserver toute sa beauté. Higelin est
de ces rares artistes qui ont su produire des albums intemporels, hors
mode qui jamais n'ont souffert du poids des années.
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Champagne
pour tout le monde...
Caviar pour les autres
Si, pour beaucoup, la fin des
années 70 marque un difficile
virage à amorcer, pour Higelin c'est une époque faste
où tout semble lui réussir. Pour preuve la foule toujours
grandissante qui se presse à ses concerts qui sont autant de
moments de fête que de communion. Assister à un concert
d'Higelin est toujours un moment fort où il se passe
immanquablement quelque chose. Higelin n'est jamais aussi à
l'aise que sur scène et le public le lui rend bien. Aussi
après le succès des deux albums précédents,
Higelin boosté par les critiques dithyrambiques et par des fans
toujours plus nombreux se sent pousser des
ailes et sort un faux double album sous la forme de deux albums
distincts qui n'en font qu'un. "Champagne pour
tout le monde..." et
"Caviar pour les
autres..."
voient donc le jour en 78 et lui offrent sont
premier véritable hit "Champagne".
Mais les deux disques ne se
résument pas à cet unique titre. Accompagné de
musiciens chevronnés - entre autres le fameux Micky Fint -
Higelin explore tout
azimut,
mariant humour "L'attentat
à
la pudeur", "Dans mon
aéroplane blindé", rock'n roll "Trois tonnes de
T.N.T."
ou encore "Beau beau ou
laid"
ou pur moment de tendresse "Ci-Gît
une star" ou le
déchirant "Je ne peux plus
dire je t'aime" qui
rappelle le titre "Pars",
superbement repris en duo avec Isabelle Adjani
Deux superbes albums qui assoient définitivement Higelin comme
l'un des plus grands chanteurs français.
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La bande du Rex
(BOF)
En 1980, Higelin
tourne dans le film "La bande du Rex" et
signe un grand nombre des titres de la bande originale. L'album du
même
nom propose donc les enregistrements, tous des instrumentaux,
composés
par Higelin. Petit intermède dans sa discographie, cet
album est plus
anecdotique que réellement intéressant. On y
découvre néanmoins les
prémices de futurs morceaux que l'on retrouvera sur de prochains
albums.
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Higelin
à Mogador
Premier
témoignage live, "Higelin
à Mogador" marque le
début d'une longue série d'albums publics. Comme
Lavilliers ou
Thiéfaine, Higelin proposera tout au long de sa carrière
un nombre
conséquent de témoignages lives, pas toujours
indispensables d'ailleurs.
S'il fallait n'en retenir qu'un, "Mogador
est celui-là. Assister
à un concert d'Higelin est un
moment grandiose. L'homme est généreux comme personne et
se donne sans
compter. Il entre véritablement en communion avec son public.
Qui n'a jamais assisté à un concert d'Higelin ne peut
prétendre affirmer ce qu'est un concert digne de ce nom. Pour
l'avoir vu à l'époque, précisément à
St Clément les Baleines sur l'île de Ré, je peux
dire qu'il m'a marqué à tout jamais. Trois heures de
concerts rondement menées, alternées d'instants
touchants, mélancoliques et de vrais envolées rocks du
meilleur cru. Bref "Mogador"
traduit à merveille tout ce qui se
passait sur scène, avec ses instants de grâce et ses
défauts. Après un "Hold
tight" de 7 mn
où
l'échange avec le public est à son paroxysme, se suivent
"Banlieue
boogie blues",
explosif à souhait, "Mona Lisa
Klaxon"
où il brocarde avec humour ses musiciens et surtout l'incroyable
"Je
veux cette fille"
prétexte à une longue improvisation
d'une quinzaine de minutes où il passe d'une course de
spermatozoïdes en quête d'un ovule à un improbable
match de rugby inspiré par quelques spectateurs faisant tourner
un joint ! Un vrai régal où Higelin communique comme
jamais, autant avec le public qu'avec ses musiciens qu'il engueule
gentiment s'ils jouent trop de notes ("ça coûte cher les
notes"
!!!) ou s'ils le surprennent en intervenant de façon
inopinée ! "Le minium"
donne lieu à un incroyable solo
de guitare. "Géant
Jones"
fait la part belle au violoncelle
électrique, omniprésent sur tout l'album,
"Irradié" prend une
nouvelle dimension, profonde et puissante,
quant aux vingt minutes de "Paris New
York" c'est l'occasion
d'une
débauche de rock'n' roll de haut vol. Les musiciens s'en donnent
à coeur joie, guitare, harmonica, cuivre, violoncelle, le son y
est grandiose, le final impressionnant ! Ce "Mogador" est sans doute
l'un des meilleurs album d'Higelin, tout live et studio confondus, et
probablement le meilleur live de toute l'histoire de la chanson
française tout simplement. Un must à découvrir de
toute urgence.
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Higelin
82
Nouvel opus en 82,
sobrement
appelé "Higelin 82".
L'album s'ouvre sur un air de farniente,
thème récurent et fétiche dans les textes
d'Higelin. Les deux titres suivants poursuivent le même veine,
mélangeant mélodies légères et bidouillages
qui en sont pas sans rappeler ses premiers albums. Le quatrième
morceaux, plus rock'n'roll, reprend une partie d'un texte qui figurait
sur la pochette intérieure de "No
man's land". Après une
petite pause bluesy et lascive, retour à une chanson bien plus
électrique avec "Lobotomie/Autonomie"
qui aurait pu figurer sur
"Champagne-Caviar". Puis on
retrouve un Higelin tendre comme on l'aime
avec la sublime "Balade de chez Tao",
une balade qui
révélera toute sa splendeur en concert et notamment sur
le
live à Bercy. L'album prend fin avec deux titres de facture
classique, pour peu que ce qualificatif ait un sens chez Higelin. En
résumé un album agréable bien que assez moyen
comparé aux précédents albums studio.
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Casino de Paris
Rendez-vous au "Casino de Paris"
en 83 pour un deuxième album
live qui fait la part belle à d'anciens titres, seul "Encore une
journée de foutue" est issu du dernier album. Comme ce
qui
deviendra dorénavant une habitude, Higelin s'amuse à
réorchestrer ses chansons, à surprendre son auditoire en
transposant ses titres fétiches dans des atmosphères
radicalement différents des ambiances originales. Si l'ensemble,
malheureusement, ne parvient pas réellement à convaincre,
on se réjouit néanmoins des nombreux monologues
délirants qui ponctuent les différents titres et de la
présence d'un inédits sorti on se sait d'où, "Le
bal des sapeurs-pompiers" que ne renierait pas un certain
Charles
Trénet. A noter la présence de Didier Malherbe, illustre
membre du mythique Gong !
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Aï
Deux ans de silence
seront nécessaires pour qu'Higelin propose
"Aï" en 1985.
D'emblée ce nouvel album se veut plus nerveux
que celui de 82. "Jack in the Box"
avec ses cuivres apporte
incontestablement un swing particulier du plus bel effet. "Slim black
booggie" enchaîne sur un rythme plus enlevé encore
avec
son refrain imparable. "Fiche
anthropométrique" est
une bizarrerie pleine de bruitage, clin d'oeil à
"Signalétique". Retour
au rock'n'roll avec "Cult movie", puis au
délire verbal de "Captain
dodécaphonique Dada". La
légèreté matinale d'"Excès
de Zèle" est
un interlude
sympathique avant le grandiose "Coup
de lune" héritier direct de
"Champagne". Petites baisses
de régimes, le temps de trois titres
avant la superbe "Croisade des enfants",
réellement
émouvante. Puis se suivent "Je
ne sais"
bouleversant à souhait, le très beau "Aï" et sa
guitare espagnole, le déchirant "Laura Lorrelei" et pour finir
le délicat et sublime "Victoria".
16 titres qui dévoilent
une fois encore toute la poésie, toute la tendresse
d'Higelin. Une grande réussite.
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Bercy
Au milieu des
années 80, Higelin est à son apogée. Il multiplie
les concerts qui deviennent de véritables spectacle avec
pléthore d'invités. Chaque représentation est plus
démesurée que la précédente. Higelin est
incontestablement le meilleur show man du moment. Trop peut être,
car la démesure de ses concerts malgré toute la
générosité dont il fait preuve, prive
malheureusement le public de cette intimité qui en faisait tout
le sel. A trop vouloir en faire, on en oublie d'être humble.
Alors si ce double enregistrement est lumineux et parfait de bout en
bout, il manque cruellement de cette étincelle de folie, de ces
petites imperfections qui témoignent de la
sincérité d'un artiste. Ici tout est calibré,
propre, tous les dérapages sont contrôlés,
maîtrisés. Higelin y perd un peu de son âme à
travers ce "Bercy" trop
grand
pour lui même si ça reste un
témoignage fort et bougrement efficace...
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Tombé du
ciel
"Follow the
Line" qui ouvre le
nouvel album en 88, produit par Jacno
(ex punk avec les Stinky Toys et responsable des premiers pas de.. Lio
!) ne nous dépayse pas. Higelin est de retour et c'est tant
mieux. Pourtant, dès le deuxième titre, la surprise est
de taille. Exit les guitares, c'est un ensemble à cordes,
véritable musique de chambre qui enrobe les mots d'Higelin.
"Bras de fer" renoue avec un
rock pêchu et dynamique. On retrouve
son piano subtil au milieu du "Parc
Montsouris", frais et léger.
"Tombé du ciel", titre
de l'album, est une jolie chanson simple
et efficace. "Poil dans la mains"
est une nouvelle ode
délicieuse à la fainéantise. Un titre plus tard on
fait
la rencontre de "Tom Bombadilom",
un portait plein de tendresse d'un
homme bien hors du commun. Un délice ! Encore une rencontre avec
"La
ballade pour Roger" émouvante au possible. "Le drapeau de la
colère" est un cri superbe et déchirant qui nous
rappelle
tout l'humanisme d'Higelin, son amour de l'autre et son combat contre
l'exclusion. Un thème magnifié dans "La symphonie des
droits de l'homme". Et son titre n'est pas usurpé. C'est
belle
et bien une véritable symphonie que nous offre là
Higelin. Un exercice plutôt difficile qu'il maîtrise avec
brio sans jamais sombrer dans le ridicule. "Tombé du ciel" est
sans conteste un album généreux comme il en existe peu
dans la chanson française.
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Follow the live
Après
l'imposant "Bercy", Higelin
revient
avec un quatrième live bien moins prétentieux "Follow the live". Cette
fois, le format est plus concis moins
démonstratif.
On retrouve la modestie du saltimbanque, ses ambiances intimistes. Et
c'est avec un plaisir certain qu'il égraine son
répertoire alternant les moments d'émotion de douceur, de
tendresse avec des phases plus rock'n'roll, plus joyeuses ou
délirantes, les ponctuant comme à son habitude de petits
monologues savoureux. Et on est tout heureux de retrouver Higelin tel
qu'on l'aime, les yeux rieurs qui savent autant nous émouvoir,
nous amuser que nous bercer.
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llicite
1991 voit la parution
d'"Illicite".
"We are the show men" sonne
bien dans son époque, toute basse en
avant un rien blues. Le joyeux piano de "Ce qui doit être dit
doit être fait" évoque avec tendresse et bonheur la
joie
de devenir père. "Illicite"
plus sombre de prime abord laisse
Higelin divaguer sur l'excitation de l'interdit, une vraie jubilation,
dans une atmosphère à la fois aérienne et urbaine.
"Balade pour Izia" est une
sublime chanson d'amour comme Higelin sait
en faire, avec des mots simples et efficaces. La froideur
délicieuse de "l'homme oiseau"
tranche avec sa voix claire et
limpide pour une réussite totale et émouvante. "Il n'y a
pas de nom" rend hommage à ces milliers d'anonymes
abandonnés dans leur cimetière déserté
mettant notre émotion une nouvelle
fois à l'épreuve. C'est une bref incartade en Afrique
à laquelle nous convie "Criez
priez" où
Higelin exprime
à travers l'amour le thème de la nativité !
L'album se termine par "Les ailes du
silence" qui, bien que
de facture
classique, est une très belle chanson sereine qui assène
une dernière fois un grand coup de tendresse...
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Au coeur d'Higelin
La même
année sort
la double compilation "Au coeur d'Higelin"
qui fait ma part à
belle à l'époque BBH75-Champagne
pour les deux tiers de
l'album. Rien de bien croustillant à se mettre sous la dent si
ce n'est l'occasion pour une nouvelle génération de fans
de découvrir l'Higelin des origines sur CD, CD qui en 1991 n'en
n'étaient qu'à leurs balbutiements. Quinze ans plus tard,
tous les albums originaux ayant été
réédités, cette compilation ne s'impose plus
vraiment, sauf pour ceux qui on un train de retard et qui n'oseraient
pas plonger tête baissée dans la prolifique discographie
d'Higelin.
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Le Rex
C'est au "Rex" que revient
Higelin avec son monde poétique.
D'entrée, on le sent en grande forme et bien en verve. "Jack in
the Box" pulse comme jamais, "Oesophage-boogie,
Cardiac'blues" remis au
goût du jour ne souffre aucunement de ses vingt ans d'âge.
"Rock in chair", tout aussi
vieux s'offre un lifting du meilleur effet.
Chaque titre évoque un plaisir certain, qu'Higelin fait partager
avec bonheur. Et le public est ravi d'accompagner son show man dans cet
incroyable voyage musicale. Et les titres se suivent, des plus
touchants "L'homme oiseau", 'Il n'y a pas de nom" en passant
par le
troublant "Illicite" sans
oublier les incontournables comme "Champagne"
lumineux et grandiose. Moins prétentieux que "Bercy", "Le Rex"
nous montre Higelin dans toute sa simplicité, pour le plaisir de
tous...
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Aux sombres
héros de la voltige
"Aux sombres
héros de la voltige" est une
collection
hétéroclite de tout ce qu'Higelin sait faire de mieux. Un
album où la mort est "Le
berceau de la vie". Entre ballades
légères "Sur la grande
roue" et rocks urbains
"Électrocardiogramme plat",
Higelin nous offre un florilège de
ses nombreuses inspirations de ces trente années passées.
"Hot chaud" nous vient
directement de "BBH 75" tout
comme "Trou noir"
lourd et suicidaire. Au milieu de cette furies électrique "Un
naïf haïtien" léger, un "Adolescent" bizarre et
troublant - un vieux texte figurant sur la pochette de "No Man's land"
ainsi qu'une sublime chanson aux accents japonais "La dragon, le tigre
et la geisha" où se marient petite ritournelle du soleil
levant
et imposant chant rauque de guerrier npipon. Pour finir, Higelin,
dégaine sa guitare électrique pour un thème
récurant dans son oeuvre, l'aviation et ses héros !
Higelin est le seul chanteur, à ma connaissance, qui aura autant
écrit sur ce sujet, le déclinant sous tous les tons
! "Aux sombres héros
de la voltige", est un album un peu fourre tout, sans
réelle
cohésion, mais qui comporte de belles réussite. Une sorte
de compilation de ses meilleurs titres jamais écrits jusqu'alors
!
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Higelin pour tout
le monde
Cette nouvelle
compilation d'Higelin est censée, comme son nom l'indique,
intéresser tout le monde. Mais voilà si elle
présente un
florilège de certains de ses meilleurs titres, elle n'apporte
rien de nouveau pour qui connaît déjà l'oeuvre de A
à Z. Peut être aurait-on pu y trouver quelques
inédits ou des versions introuvables comme son superbe duo avec
Isabelle Adjani et le superbe "Je ne
peux plus te dire je t'aime". Mais non rien de rien. Juste une
compilation de plus, sans grand intérêt. Mais bon, les
lois du marketing sont telles qu'il
faut parfois se plier à ce genre d'exercice. Il aurait juste
fallu baptiser ce "Higelin pour tout le
monde",
"Higelin pour les autres", cela
aurait
été plus
approprié !
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Paradis païen
Sept ans de silence. Sept ans sans qu'Higelin ne
nous propose un nouveau voyage. Sept ans où on imaginait l'homme
en panne d'inspiration ou ayant jeté l'éponge. Et
pourtant il revient en 1998 avec un nouvel opus, "Paradis païen".
Les deux premiers titres nous rassurent de suite, Higelin est
toujours Higelin. Les compositions sont au rendez-vous, dans la grande
tradition, sans surprise certes, mais toujours avec le même
plaisir. Moins rock, les premiers titres se veulent populaires,
notamment avec "L'accordéon
désaccordé" et sa java
qui rend hommage au piano à bretelles des baloches d'antan.
Puis un son plus électronique vient nous surprendre pour un
"Rififi" de toute
beauté, titre écrit par Brigitte Fontaine et Areski
Belkacem, les amis de toujours. Encore plus
étrange sonne "Luxe, charme et
volupté" empli de
bidouilleries en tout genre. "L'héritière
de Crao"
véritablement moderne et étonnant rappelle curieusement
l'époque du premier album. Et pour cause, Areski est de retour
aux cotés d'Higelin apportant sa touche si particulière,
habile mélange de modernité et d'instruments
traditionnels. Morceau phare de l'album, le titre éponyme est de
toute beauté, un hymne à l'amour made in Higelin. En 1998
Higelin est toujours là, en déplaise à ses
détracteurs.
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Live
2000
C'est avec un Live -
un de plus - qu'Higelin salue cette fin de siècle.
Contrairement à l'ambiance du moment, plutôt maussade,
Higelin dans une formation acoustique, piano, violon, contrebasse
vient nous offrir une bouffée d'air pur, d'amour et de bonheur.
Dès les premières notes de ce "Live 2000", la
joie est au rendez-vous.
Higelin est au meilleur de sa forme, maîtrisant son chant comme
jamais, jouant de son piano avec légèreté et
générosité. Comme à son habitude, il ne se
contente pas d'interpréter ses chanson, il leur donne corps,
leur donne vie, de sa voix si particulière.Cette voix
cassée, toujours au bord de la chute. Il ne chante pas avec sa
voix, il chante avec son coeur, avec ses tripes... Et l'orchestration y
est magistrale, de toute beauté. Et quand il abandonne son
clavier c'est à la guitare acoustique qu'on le retrouve pour un
"Paris
New-York" sautillant
et à tout rompre. Même chose
pour "Mona Lisa Klaxon". Puis
il fait place à un
"Irradié"
dépouillé où les cordes
vrombissent au rythme des percussions. Il retrouve son piano
fétiche et nous sert un "Champagne"
pétillant avant
d'endosser un autre piano, à bretelles celui-là, pour la
java mélancolique de "L'accordéon
désaccordé"
enjolivé d'improvisations
hilarantes.
"Ce
qui est dit doit être fait"
sera le mot de la fin de ce
concert d'où on ressort avec une pêche d'enfer ! Rien de
tel pour retrouver le sourire et oser aller sauter pieds joints dans
les flaques d'eau !
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Higelin entre 2
gares
Alors
qu'il coure en 2005 des
bruits comme quoi Higelin n'aurait plus
de maison de disque sort une nouvelle compilation "Higelin entre 2 gares".
Les maisons de disque voyant leurs ventes s'effondrer, désignent
comme responsables les ignobles internautes qui
téléchargent à tout va les albums de leurs
artistes préférés. Plutôt que de
s'interroger sur cette révolution numérique, ils
brandissent la carte du piratage et licencient leurs artistes les moins
vendeurs. Higelin serait de ceux là. Ils oublient seulement
qu'un artiste est avant tout un homme de scène et qui sur
scène, justement, Higelin fait toujours salle comble. Bref cette
compilation ressemble à un baromètre permettant de juger
des capacités de vente de leurs poulains. Toujours est-il que
s'il ne vous fallait qu'un seul best-of d'Higelin celui-ci semble le
plus abouti. Il couvre toute sa carrière, depuis "la java des
chaussettes à clous" des tout premiers enregistrement en
passant par son duo avec Brigitte Fontaine "Cet enfant que je t'avais
fait", jusqu'aux titres plus récents voire des extraits
lives
comme l'incontournable "Hold tight".
Une belle entrée en
matière pour qui veut découvrir Higelin.
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Higelin
enchante Trenet
Comme pour
répondre à tous ceux qui l'auraient enterré
prématurément, Higelin prend tout le monde à
contre pied et revient, toujours chez EMI, avec un album aussi
surprenant que jouissif "Higelin enchante Trenet". Les
mauvaises langues y verront un live de
plus, certainement redondant après celui de 2000, surtout qu'il
n'a sorti aucun album studio depuis. Que nenni ! Ce nouvel album public
est tout sauf un live de plus. Déjà il ne chante aucun de
ses propres titres, mais bel et bien ceux d'un autre fou chantant,
Charles Trenet ! Lumineux, plein de vie de gaieté, Higelin
reprend les titres de son maître et révèle toute la
poésie et la folie de celui-ci. A travers Higelin, les chansons
de Trenet prennent un nouvel essor, une dimension oubliée. Et
la magie est totale. Le plaisir est magnifié. Les textes et les
mélodies de Trenet s'accordent à merveille avec la
gouaille d'Higelin qui rend là le plus bel hommage qu'on pouvait
offrir à Trenet. Higelin s'approprie Trenet, sans le trahir, en
le parsemant de ses propres petite touches de folie. Un grand, grand
disque que celui-ci, plein de mélancolie, de poésie et de
délire. Merci Charles d'avoir offert à Jacques ce moment
inoubliable.
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Amor doloroso
Dernière
livraison en date d'Higelin, "Amor doloroso" est son
premier album studio depuis 8 ans ! Higelin deviendrait-il feignant ?
Il l'a toujours été, et même souvent
revendiqué ! Et puis, il n'a plus rien à prouver, alors
il prend son temps. Et il a bien raison. Cet "Amor doloroso" s'ouvre
sur "Queue de pan" ode
à ce que l'homme a de plus
masculin. "Prise de bec" et
son rythme curieux sonne très
électrique, très bleusy. "Ice dream" est une jolie
chanson pleine de jeu de mot comme il en a l'habitude entre
sérénité et mélancolie. "Halloween" et son
brouillard lancinant, peuplé d'êtres fantastiques, n'en
est pas moins une douce chanson d'amour. "Ici, c'est l'enfer" est une
introspection douloureuse, tout comme "Amor
doloroso" où il crie
que l'amour est mort. "J't'aime telle"
est bien plus optimiste, fait
penser à du Gainsbourg. Et c'est toujours sur le thème de
l'amour que s'achève cet album, un des plus introspectifs
d'Higelin. Sans doute pas le plus marquant, ni le plus audacieux, mais
l'album d'un homme de 67 ans (il est né le 18 octobre 1940) face
à ses interrogations, qui fait le point sur sa vie et qui rend
hommage à la plus belle et la plus douloureuse chose que la vie
puisse nous offrir : l'amour. Mais l'amour n'est-il pas la plus belle
des douleurs ?
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Une autre compilation, sortie en 2002, "Long Box" composée de 3 cd
"Higelin s'en va
en rêve", "Higelin guitare au poing"
et
"Higelin's folie's"
retrace sa carrière en classant ses chansons
selon leur "genre". On y retrouve tous ses
classiques et ce "Long Box" ne
présente aucun intérêt.
On le retrouve également sous forme d'un 45 tours pour la bande
originale du film "Les Encerclés"
en compagnie de Brigitte Fontaine avec qui il chante "Cet enfant que je t'avais fait".
Bien que ce 45 tours soit introuvable, ce magnifique duo reste l'un des
plus beaux et émouvants de la chanson française. A
plusieurs reprises, Higelin
collaborera étroitement aux albums de ses deux amis avec qui il
aura fait du théâtre expérimental dans les
années 60.
Il semblerait qu'il ait
enregistré également quelques
chansons de Boris Vian avec Catherine Sauvage, probablement dans les
années 60. Plus certains sont ses participations aux contes
musicaux
"Pierre et le loup" et "La fugue du petit poucet" (1986). Il
signe sa présence auprès de Jeanne
Cherhal, Armanda Altaï
(qui l'a
accompagné sur scène), le musicien Michel
Santangeli pour un single hors commerce en 83 ainsi que sur
différents projets comme l'album "Urgence" pour la
recherche contre le sida où il chante "Un aviateur dans l'ascenseur "
avec... Patrick Bruel ! La liste n'est pas exhaustive ! Découvreur
de talents, il nous a fait connaître, entre autres, Youssou'n
Dour et Mory Kante (invités sur le live à Bercy) ainsi que son complice Eric
Serra qui signera plus tard les bandes originales des films de Luc
Besson.
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Enfin,
ce chapitre musical ne saurait être
clôt, sans évoquer sa participation aux
sixième album de son
fils Arthur H "Adieu Tristesse"
en 2005. Higelin, entre autres invités de luxe comme Feist ou
encore M, chante en duo "Le destin du
voyageur". Ce titre est le seul qu'aient engeristré
ensemble à ce jour le père et le fils.
Un duo qu'on
retrouvera à l'occasion des quarante ans du fiston sur l'album
live de ce dernier "Show Time".
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Autre
domaine de prédilection d'Higelin, le cinéma ! Bien que
sa carrière
d'acteur ne lui ait jamais valu aucun César ni aucune
nomination, il a
participé à une vingtaine de films,
dont le
cultissime "Bébert et l'omnibus"
d'Yves Robert.
Habitué aux seconds
rôles, il tient néanmoins la tête d'affiche dans
"Elle
court, elle
court, la banlieue" aux
cotés de Marthe Keller.
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