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The Gossip
 The Gossip, littéralement « commérage » ou « commère » (mais possible qu'il y ait un sens plus cru qui m'échappe), est un groupe américain aux deux tiers féminins. Composé de Brace Paine à la guitare pour le tiers masculin ainsi que de Hannah Billie à la batterie et de Beth Ditto au chant pour les deux autres tiers, The Gossip existe depuis 99 mais a vu sa notoriété prendre un tout nouvel essor en 2006 avec l'album « Standing in the way of control ». Alliant magistralement un savant mélange de punk rock rageur, aux influences allant du Velvet Underground aux Sonic Youth en passant par le funk ou les délires de Lydia Lunch avec des sonorités purement black aux accents blues funk dignes des Supremes. Leur musique brute de décoffrage est une véritable claque sans compromis où l'unique guitare déchire les enceintes et la batterie martèle un rythme basique chaotique. Après 3 EP « The Gossip » en 99, « Arkansas Heat » en 2002, « Real Damage » en 2005, un live au son pourri en 2003 « Undead in NYC » et deux albums « That's Not What I Heard » en 2000 et « Movement » en 2003, le trio revient donc avec l'album « Standing in the way of control ». Si les premiers enregistrements montraient certes une énergie peu commune, il faut bien reconnaître que la qualité de la production laissait à désirer et empêchait le groupe de s'exprimer pleinement. C'est donc chose faite avec l'album « Standing in the way of control » qui enfin permet à Gossip de s'imposer comme l'une des révélations majeures de ces dernières années.  Pourtant rien ne prédestinait le groupe de dépasser les frontières de leur Arkansas natal. Un simple trio composé d'un guitariste et de deux filles n'avait guère d'atouts pour prétendre s'imposer loin de Olympia, dans l'État de Washington, lieu où le groupe est né. Il a fallu qu'il s'installe à Portland pour enfin espérer quitter sa cambrousse. Et si les premiers albums du groupe laissent un goût d'urgence et d'inachevé, c'est du côté de la scène qu'ils se sont forgés une réputation hors norme. En premier lieu il y a la guitare de Brace, incisive, rauque, tranchante. Un jeu de guitare certes pas des meilleurs mais diablement efficace et tonitruant que nous assène un Brace véritable bête de scène qui se démène sans compter. Ensuite la batterie, massives, lourde, métronomique martelée de mains de maître par Hannah, petit bout de femme discrète malgré ses tatouages imposant. Mais rien ne serait sans la présence de Beth. Beth est un concentré d'énergie. Une boule de nerf. Du haut de son mètre cinquante elle se donne sans compter. Bouge, danse, saute, courre, impose son physique atypique avec force et légèreté. Car Beth, n'a rien de la playmate de magazine. Loin de là. Beth assume ses 105 kilos sans complexe avec une sensualité surprenante. Personnage haut en couleur, elle n'hésite pas à mettre en avant ses rondeurs généreuses pour pimenter un show électrique à souhait. Et elle en joue jusqu'à l'extrême, troquant ses t-shirts échancrés 3XL ou ses robes ultra serrées par des tenues bien plus provocantes quant elle se retrouve sur scène en slip-soutif dépareillé et en bas résilles déchirés, le tout ne cachant rien de ses formes voluptueuses. Fière de son physique et très à l'aise dans ce corps qu'elle fait onduler avec sensualité, elle milite avec force contre le culte de la maigreur et de l'anorexie prôné par les médias. C'est aussi une fervente féministe qui affirme haut et fort son homosexualité s'investissant pour la cause lesbienne. Provocatrice, sexy et engagée, elle ira jusqu'à poser nue pour la couverture du journal musical NME, reprise par les Inrockuptible en  France,
ce qui lui
vaudra d'être élue « la personnalité la plus
cool du rock » ! Car Beth possède un cour gros comme
ça ! Sur scène elle fait preuve d'une générosité
exceptionnelle, s'offrant littéralement au public, que ce soit
quand elle descend dans la « fosse » pour embrasser son
public à tout va ou quand elle invite une horde d'admiratrices sur
scène. Beth a besoin de ce contact charnel avec ses fans pour
mieux exprimer tout son talent. Car Beth a véritablement un
talent indéniable. Car son talent c'est surtout et avant tout sa
voix. Chaude, sauvage, soul, chaleureuse. On pense
à Aretha Franklin,
à toutes ces chanteuses de jazz-blues, à ces « riot
girl » qui ont du blues qui coule dans leurs veines. Beth Ditto
impose sa voix comme personne.Du punk-rock remuant et
agressif des
premiers albums, « Standing in the way of
control » en garde l'âme
et l'intensité tout en lui appo
 rtant
une petit touche de
danse-music qui rend l'univers de Gossip
plus accessible sans ne rien renier à ses racines. Le premier
« Fire With Fire
» débute à la manière d'un titre de P.J Harvey, minimaliste et puissant,
guitare écrasante, batterie virevoltante et voix
bluesy. « Standing In The Way
Of Control », s'affirme bien plus dansant avec son rythme
imparable. La voix de Beth y est torride, chaude.
L'envie de bouger est instantanée ! Impossible de
résister ! « Jealous
Girls » rappelle le premier album des B.52's, nous voilà
plongé en plein dans les années 79/80.
Efficace et imparable. « Coal
To Diamonds » est bien pus calme très roots et
fait la part belle à la voix puissante de Beth. « Eyes Open » aurait pu
être un titre des Sonic Youth
avec sa guitare tordue, son rythme martial et toujours Beth qui fait
immanquablement penser à une Jonis
Joplin
sur vitaminée. « Your
Mangled Heart » replonge dans le blues le plus basique
avec toujours cette seule et unique guitare qui envahi le peu d'espace
laissé libre par Beth qui affirme toujours d'avantage son chant
en limite de rupture. Superbe. « Listen Up! » confirme les
qualités vocales de Beth avec un titre qui n'est pas sans faire
penser aux Talking Heads.
« Holy Water »
est un succulent mixage de cold wave à la sauce Cure des débuts et de groove
parfaitement maîtrisé. « Keeping You Alive » allie
toutes les influences déjà mentionnées pour un
ensemble de belle tenue. Les premières mesures de « Dark Lines » à la
basse offrent au titre une atmosphère lourde que soulignent
quelques notes de piano (unique moment où on peut entendre autre
chose qu'une basse, une guitare ou une batterie). Peut être le
titre le moins marquant de ce court album de 35 minutes. Si l'ensemble
semble plus sage, principalement grâce à une production
bien plus propre que sur les premiers opus du groupe, il conserve toute
sa rage, son intensité et l'urgence de ses titres même si
ceux-ci dépassent, contrairement à leurs anciennes
compositions, une minute cinquante ! Un album de remixes du titre
« Standing in the way of
control » verra le jour, toujours en 2006, montrant
à quel point le punk-rock de Gossip
peut être décliné en différents formats
musicaux, idéal pour les dance-floors. Espérons
néanmoins, que cette expérience étonnante ne soit
pas une porte ouverte vers une inspiration musicale plus grand public
mais nettement moins rock'n'roll !Quoiqu'il en soit laissez-vous tenter par ce groupe avant qu'il ne soit trop tard et qu'une major trouve en lui un nouveau filon. Gossip est encore jeune, plein de fougue et d'audace, alors profitez-en écouter les, et mieux encore, allez les voir en concert, là où leur musique prend tout son sens.  « Standing in the way of
control » :
En live !
The Gossip : la discographie
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